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paris, économie farfelue


2009-05-20 Paris est devenu le plus grand potager de France

Il vous est certainement arrivé de vous promener dans Paris et de recevoir de manière tout-à-fait impromptue quelques gouttes d'eau sorties d'un grand ciel bleu. Cette histoire autrefois rare tend à se généraliser. Chaque jour, il suffit de lever la tête pour voir de plus en plus de pots de toutes sortes orner les nombreux balcons de la ville. On est toutefois surpris de voir aussi peu de fleurs jaillir de ces minuscules potagers. Il suffit d'agripper un des nombreux télescopes surplombant la ville de Paris pour apercevoir des tomates, des carottes, des courgettes et toutes sortes de légumes. Même les toits de Paris qui jadis arboraient une couleur de zinc se parent de feuilles vertes. Les pompiers pestent contre les nombreuses gouttières bouchées, les parisiens ne cessent de se plaindre de l'humidité de la ville. On craint même le retour du paludisme. Les agriculteurs rouspètent, ils n'arrivent plus à vendre. Les Parisiens chantent, les appartements sous les toits n'ont jamais été aussi frais et leurs prix n'ont jamais été aussi haut. Le potager mural est en rupture de stock mais quel bonheur de manger des légumes frais cueillis du haut de son escabeau. La consommation d'eau de Paris a grimpé, mais qu'importe : les objectifs de réduction de la pollution ont été dépassé. Les camions sont moins nombreux à fournir Paris. Il n'est plus rare d'arriver avec son aubergine au restaurant. Les appartements avec terrasse s'arrachent. Les supermarchés conduisent leurs client sur leurs toits. Le vin de Montmartre n'est désormais plus le seul. Les soirées sont écourtées pour se dépêcher de revenir arroser sa plante verte. L'eau s'écoule sur les trottoirs, les femmes évitent les chemisiers blancs dont les fines gouttes révèle la transparence pour le plus grand bonheur des passants et des passantes. Il est désormais anodin de s'embrasser sous le gui. Et pour couronner le tout, le pigeon est apprécié pour sa propension à manger du moustique et à fertiliser les toitures. Les trains sont malgré tout en retard : les plantes grimpantes engendrent des faux contacts. Les Parisiens sont de moins en moins célibataires : quand certaines tombent du toit, d'autres les rattrapent. Les allergologues sont complètement dépassés.


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Xavier Dupré