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cinéma, séries


2016-01-11 Un film difficile à trouver

Je ne pensais qu'un film pourrait échapper aux moteurs de recherche. Guddo sutoraipusu de Yukiko Sode ou Good Stripes an anglais. Après plusieurs recherches, je n'avais toujours pas réussi à trouver son titre français et je supposais que c'était la raison de son absence.

Je vais rarement au cinéma. J'évite de préférence les gros films américains dont les budgets colossaux requièrent des entreprises sans risques et sans surprises pour des histoires menées tambour battant pour ne pas dire au pas cadencé. Je choisis de préférence les films asiatiques qui prennent le temps d'inviter le spectateur. Les rayures viennent des personnages principaux comme si leurs parents leur avait donné le bain tout en les savonnant avec le côté rugueux d'une éponge. Les rayures sont toujours difficiles à partager et c'est ce qui poussent les deux protagonistes à vouloir se séparer. Et pourtant, au fil du film, alors qu'on part en visite chez les parents, on découvre que ces rayures s'emboîtent très bien pour les deux personnages. Ces deux grands enfants, que leurs parents continuent de rayer si bien, parlent peu comme s'ils voulaient se prémunir de rayer à leur tour au point que l'un d'eux s'arrête alors qu'il est en train de tromper sa compagne, interrompu par l'image animale que cela lui évoque. On ne devient pas volubile quand on a l'habitude raye les mots avant qu'ils ne rayent eux-mêmes mais le rire a la curieuse audace de rayer si joliment le visage. Je retiens aussi ce père qui n'a pas passé beaucoup de temps avec son fils. Il exprime son regret en ayant un autre enfant avec une autre femme avec l'envie de faire tout comme il aurait dû le faire, comme s'il voulait repeindre une vieille peinture trop abîmée par le temps.

Je terminerai par un cliché. J'ai vu un film américain extraordinaire qui m'a donné envie d'acheter des livres et de sculpter dedans, j'ai même cru un moment que Gondry l'avait réalisé : Me and Earl and the Dying Girl (film). Je cite de mémoire cette phrase tirée du film car je sais qu'elle est vraie : on en apprend beaucoup sur les gens après leur mort. Ils n'en sont que plus vivant. Le personnage principal à l'habitude de rayer d'abord avec ses mots de peur qu'on le raye ensuite.


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Xavier Dupré