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numérisation, simplification, économie


2017-03-13 Table ronde sur la numérisation de l'Etat

9 mars. J'assiste à une table ronde autour de la numérisation et la simplification de l'état. Ca bouge beaucoup et bien. Quelques pitchs qui commencent toujours par ce qui irrite et ce qui est proposé. Les ministères communiquent entre eux et le modèle choisi est simple et efficace. Tout le monde communique via des API. Les ministères ne travaillent pas sur un immense système communs mais mettent à disposition des autres leurs données via une API. C'est plutôt futé. Chaque entité gère ses données et contrôle son accès. Les équipes fonctionnent en startup, pitch, font des prototypes en trois mois, on teste avec des cobayes, et passent à l'industrialisation si c'est convainquant. La loi a aussi changé, les échanges de données entre ministères sont gratuits, et un citoyen n'est plus obligé de renseigner ses informations plusieurs fois à partir du moment où ses données sont déjà détenues par un ministère. Il est en quelque sorte très démocratique puisque chaque service échange ce qu'il veut avec qui il veut. Il l'est aussi car l'état ne force pas la numérisation mais donne les moyens d'y parvenir. Regardez FranceConnect, DataAsso, Palyma, Miquado Idée, Alicem, Liquid immat, ApiCarto. Le tout est chapeauté par SGMAT.

On parle d'agilité. Il faut beaucoup de temps pour former quelqu'un à être agile.

Continuer à être agile nécessite aussi une formation constante. J'interviens dans une grande école face à des futurs statisticiens que je retrouve parfois quatre, cinq ans plus tard dans des formations pour être plus agiles encore. J'ai appris que les entrepreneurs d'intérêt général repartaient pour une seconde promotion. Ce système a permis à l'état d'engager des datascientistes car il est impossible a quiconque de l'extérieur de jouer avec leurs données. A écouter les recruteurs, on en vient presque à croire qu'il est plus facile pour l'état de recruter.

On parle aujourd'hui de ce qui est fait principalement initié depuis Paris et cela peine à se propager dans les régions. Méthodes agiles avez-vous dit ? Mais c'est quoi ? On découvre que le numérique agile est aussi une aventure humaine. On redécouvre que l'agilité est quelque chose qui s'entretient. En ce moment, j'entends ce concept de droit à l'innovation pour des acteurs publics, l'open source est favorisé. site de l'OGP Toolbox.

Journée intéressante. Je me demande ce qu'il se passe en terme de propagation de savoir ou de culture agile au sein des ministères. Je me demande si l'école pourrait y jouer un rôle. Je ne parle pas de la petite école, celle où tout le monde pense à y introduire le numérique. Je pense à celle qui suit, à l'université. Et si nous restions plus longtemps, si l'école garder sa porte ouverte, que nous puissions y passer la tête, pour continuer à être agile.

Comment faire et partager le savoir ? La réflexion porte maintenant sur l'intelligence artificielle et son utilisation dans l'administration. La première vague est en marche, les tuyaux, l'échange de données. La seconde vague est en gestation, réduire l'intervention humaine, utiliser les algorithmes pour automatiser des décisions certaines, le machine Learning pour gérer le probable mais pas certain.

Ah oui. Pas possible d'être agiles à 50. Et les formations devraient être obligatoires car le public qui vient est déjà convaincu. Et tous les autres alors ? Je reprends les mots d'un des intervenants. Le numérique est un outil qui ne doit en rien altérer la prestation de l'état. Il est là pour donner de l'agilité aux fonctionnaires et surtout aux citoyens. Un point revient fréquemment, le modernisateur, celui qui met le numérique en chantier, quitte à bousculer ses voisins, ce modernisateur n'est pas assez reconnu. Le changement. Nous y sommes tous réfractaires. Les participants de la table ronde font ressortir le rôle essentiel d'un sponsor qui oppose sa conviction aux résistances. La modernisation doit également être accompagnée d'une transmission de savoir, de formations, d'autres façons de travailler, à distance, asynchrone, de rapprocher les services pour bénéficier de la mutualisation des ressources, de savoir investir pour gagner ensuite.

Mon sentiment est que la France avec son système éducatif est en bonne place pour innover de ce côté-là. Quoi de mieux que de retourner régulièrement à l'école pour se mettre à la page. Il faudra sans doute réviser le système de notations mais qui sait si je n'aurai pas une chance de tous vous voir avant d'arrêter d'enseigner.


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Xavier Dupré