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numérique, économie


2017-11-02 Le monde numérique quand on a perdu son mot de passe

Ma mémoire m'a joué des tours à l'étranger. J'ai une mémoire plutôt visuelle, je ne connais pas mon code de carte bleue mais l'enchaînement des touches mémorisés sur la plupart des claviers de distributeurs de cartes bleues ou de machine. A 14h, je règle un dernier achat avec ma carte bleue avant de prendre le train pour la Hollande où je me retrouve dans un taxi à 8h du soir à payer en carte bleue sur un clavier qui me perturbe. Impossible de me souvenir du code. J'essaye deux fois et j'échoue. Plus qu'un essai. Je passe la nuit en essayant de me visualiser en train de taper mon code à Paris. Rien n'y fait. J'ai deux codes en tête et plus qu'un essai. Malheureusement, l'endroit où je dois me rendre est à 8km à pieds de mon hôtel. Je me réveille avec 8 euros en poche et une chance sur deux d'aller en taxi. Ca n'a pas loupé. Je me suis tapé 8 km à pied en 1h30, avec quelques détours, sur les pistes cyclables néerlandaises. A l'accueil de l'hôtel, je demande comment on peut se rendre à pied dans la ville d'à côté. Petit rire de l'hôtesse, ma question est absurde. Je lui demande jusqu'où je peux aller avec 8 euros, elle n'en a aucune idée, elle vient en voiture. Me voilà parti avec mon sac à dos et une heure et demi avant d'arriver faire un speech de 20 minutes devant 400 personnes. Un brin stressant. Le soir, j'appelle le numéro de secours de ma banque pour tenter de débloquer ma carte bleue. Je tombe sur une femme adorable qui m'explique que je peux débloquer ma carte dans un distributeur de la banque, à Paris donc, c'est-à-dire à plus de 400 kilomètres de là où je suis ou je peux demander à ce qu'on me renvoit le code de ma carte chez moi sous cinq jours. Je n'aurais pas eu mon billet de retour, je me serais retrouvé coincé avec le souvenir d'une voix très polie mais absolument d'aucun secours. J'ai même un doute, si ça trouve, ma carte était bloquée à l'étranger quoiqu'il arrive. Ca me rappelle une autre histoire qui m'est arrivé lorsque j''étais à Seattle. A minuit, je reçois un appel de la banque pour me dire qu'elle pense que ma carte a été volée car elle a servi à Seattle. Je dormais, je n'ai pas entendu. Lorsque j'écoute le message, je comprends que j'ai quelques minutes pour confirmer qu'on ne me l'a pas volée sous peine de la voir désactivée. Bref, j'ai fait quinze bornes à pied, j'ai un peu mangé au salon où se tenait ma conférence et je ne sais pas si je vais retrouver ma carte demain. C'est un peu le problème du numérique, un mot de passe perdu et c'est potentiellement tout ce à quoi il donnait accès qui est perdu.

Je dois avouer que même avec ma carte bleue, j'aurais probablement choisi d'y aller à pieds. J'ai pris une route de campagne, coincée entre deux nationales où il n'y avait que les vélos qui pouvaient passer. Il n'y a d'ailleurs pas une grosse route sans piste cyclable sur les bords. Je ne regrette pas cette longue marche. J'étais quand même effaré par le nombre de voitures du côté hollandais, beaucoup pour l'image de pays écologique que j'avais en mémoire. Cela dit, les sandwitchs préparés pour l'événement était très bons et les fruits étaient bio. Cette histoire m'a aussi permis de comparer les accès wifi des trains des deux côtés de la Belgique. Le wifi hollandais est très accessible et gratuit dans les trains intercités. Il est totalement absent dans le train qui m'amène de Reims à Charleville, il était présent dans la gare et dans le TGV.


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Xavier Dupré