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2019-02-13 Data For Good #5

Le cinquième opus de DataForGood a lieu dans une annexe de l'assemblée nationale qui, d'après la député Paula Forteza, accueille tous les vendredis matin quelques membres du gouvernement dont le premier ministre pour réfléchir à la numérisation de l'Etat. C'est de loin la session la plus aboutie avec des projets qui peuvent réellement déboucher sur des utilisations quotidiennes. Dans le jury également, Laura Létourneau qui a écrit Ubérisons l'État ! Avant que d'autres ne s'en chargent.

Le projet Transplant est celui qui m'a le plus attiré puisqu'il explore la possibilité d'utiliser des données issues de capteurs reliés à des patients transplantés. Certaines données ont été mises à disposition sur le répertoire GitHub. Les résultats sont déjà probants.

Arkhn propose une plateforme de mise à distribution des données provenant de différents hôpitaux. Je suis parfois sceptique par rapport à ce type de solution car c'est souvent beaucoup d'effort avant d'avoir une application pratique. Mais la réflexion commencée sur les outils et les données est intéressante avec comme première conséquence l'uniformisation des systèmes de données dans les hôpitaux. Cette étape est une nécessité quand on souhaite apprendre un modèle sur des données d'un hôpital et les appliquer sur celles venant d'un autre.

Le projet HappyMeal n'est pas spécifiquement orienté données mais c'est la première fois que je vois des vrais algorithmes d'optimisation pour construire à partir d'invendus des paniers équilibrés. Là encore, des données sont disponibles sur GitHub, et des algos comme MILP.

Open Food Facts, le projet a commencé depuis quelques années déjà et il est toujours aussi intéressant. Je connaissais le NutriScore mais les données ont été utilisées cette fois-ci pour calculer l'empreinte carbone des aliments à supposer qu'elle soit proportionnelle à la distance entre le lieu de production et celui de consommation, ou les distances de chacun des composantes si le produit est un plat cuisiné. La démonstration en temps réel est impressionnante : l'utilisateur scanne le code-barre de différents produits et récupère le nutriscore et l'empreinte carbone de chaque produit.

Dernier projet : Euros for Docs qui est une mise à disposition lisible des déclaration d'intérêts des professionnels de la Santé. Le dialogue entre un médecin et l'équipe de Euros for Docs était intéressante. La frontière entre la transparence et la chasse aux sorcières paraît assez floue. Il faut lire le rapport du Sénat sur le scandale du Médiator pour comprendre un peu mieux la relation qui lie l'Etat, les labortoires pharmaceutiques et les médecins. Ce premier site est déjà la possibilité de quantifier les dépenses marketting, de les comparer aux chiffres des différentes sociétés privées. Il donne les moyens de se forger sa propre opinion.

Le jury, au fait des arcanes de l'Etat, a élu Arkhn axé sur une plateforme de partage et le public, composé principalement de data scientistes, a préféré Transplant.


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Xavier Dupré