2019-04-24 La double panne
Un matin comme un autre où le REE ne marche pas. Je tente tout d'abord de le prendre Gare du Nord à 9h mais j'ai a peine la place de faire demi-tour au sortir de l'escalier qui débouche sur le quai. Une voix neutre annonce que le signal d'alarme a été tiré. Je ressors et décide de poursuivre sur la ligne 4 jusque Denfert. Je passe sans trop m'inquiéter le premier panneau qui indique un trafic normal a partir de 10h. Ils sont comme toute chose perturbée à la RATP désynchronisé des problèmes du jour comme s'il fallait une personne derrière chaque panneau par temps de perturbation. J'arrive sur le quai où le tableau d'affichage affiche des temps d'attente changeant digne d'une variable aléatoire. Un train ou deux ne prend même pas de voyageur. Les mêmes trains sont tantôt à 2 minutes, tantôt à 18. Ils se doublent même comme s'ils jouaient à faire la course dans les tunnels. Je laisse passer le premier, bondé. Le second est tentant, il s'avance sur le quai, complètement vide. Il est annoncé comme allant au dépôt et le panneau principal ne coche aucun arrêt à aucune station. Chose incroyable, il s'arrête pendant cinq minutes plongé dans le noir. Les messages oraux défilent mais le son est inaudible. Personne ne sait visiblement quelle décision prendre face à ce train fantôme. Après un dernier message que mon oreille n'a su déchiffrer, certains ouvrent les portes et prennent le risque de monter puisqu'elles les laissent passer. La cloche retentit presque aussitôt et manquer de cisailler un homme qui rejoint un autre désormais prisonnier d'une rame dont il est impossible de connaitre la destination. La RATP leur a peut être offert une visite imprévue de ce fameux dépôt. Je décide de prendre le suivant même s'il s'arrête avant ma station, Lozère, celle que j'aime prendre pour la montée des marches qui la séparent du plateau de Saclay. Peu après être monté, les contrôleurs passent. Ils ne paraissent pas savoir les raisons de la perturbation. Ils font ce pour quoi ils ont été programmés. Ils contrôlent. Et cela est complètement indépendant de tout le reste. Je perçois ce manque de coordination comme un manque de politesse aussi comme si celui qui vous invitait ne s'excusait pas de son retard avant de vous permettre de poursuivre. A Palaiseau, mon train s'arrête m'indiquant son terminus. Sur le quai le panneau affiche qu'il existe un train pour Lozère et il est à quai. Je ressors dans la gare. Un autre panneau semble le confirmer. Je reviens sur le quai. Je monte dans le train. C'est celui que je viens de quitter. Certaines personnes sont montées et attendent. Un contrôleur finit par me dire qu'il y avait des gens sur la voie et un train en panne gare du nord. L'ordinateur tentait de déterminer de nouveaux horaires pour les trains transformant le moindre panneau en générique de Matrix. Il paraît que c'est mieux qu'un écran noir. C'est l'histoire de la double panne. J'ai mis deux heures pour arriver Saclay, porte à porte.
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Xavier Dupré
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