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paris, politique, économie


2019-07-17 L'écologie, incitations ou contraintes ?

Je sors pour aller au travail et je croise l'homme d'entretien qui lave à grandes eaux la poubelle. J'hésite à lui dire qu'en ces temps de canicule, il serait préférable que la poubelle attende. Trop petite pour bénéficier d'un concierge, l'immeuble a délégué cette tâche à une société de service. Elle a délocalisé la tâche en quelque sorte. Qu'arrive-t-il si l'homme d'entretien ne lave pas la poubelle ? La copropriété serait en droit de ne pas lui rétribuer cette tâche aberrante par ces de disette aquatique et l'homme d'entretien pourrait bénéficier d'un peu plus de temps pour lui. Sauf qu'il ne peut probablement pas financièrement se permettre de ne pas être payé pour cette tâche. La copropriété devrait-elle malgré tout rétribuer l'homme d'entretien pour quelque chose qui lui est demandé de ne pas faire par temps de canicule ?

Il n'est pas facile d'insérer une conscience écologique dans l'économie d'aujourd'hui. Ce fait en est une illustration. Si le ménage ne se fait pas, l'un perd son salaire, le client subit une nuisance liée à des odeurs plus prononcées. L'un a faim, l'autre se pince le nez. Il est difficile de mettre en relation ces deux préjudices imposés par la canicule.

Le ménage de la poubelle a donc bien lieu. Et l'Etat sera peut-être obligé de prendre une décision plus stricte à savoir interdire le ménage des poubelles, l'arrosage des pelouses, voire de couper l'eau. L'économie actuelle nous amène à subir des conséquences plus graves que si nous avions su réduire notre consommation un peu plus tôt.

Nous pourrions créer un système d'assurances qui s'enclenchent lorsque les conditions imposent des restrictions. L'homme d'entretien percevrait toujours son salaire mais comme il n'existe pas d'assurance contre les mauvaises odeurs, le nez prendra son mal en patience. Cela dit, ça n'a pas l'air évident de mettre autour d'une table trois acteurs qui ne sont quasiment jamais vu de leur vie. Je suppose que c'est là que l'Etat entre en ligne de compte. Il n'a pas vraiment été très persuasif jusqu'à présent.

Pour finir, cet article qui ne parle pas d'écologie mais qui montre que beaucoup de décisions sont apparemment considérées seulement du côté financier : L'eau potable de millions de Français concernée par une «contamination radioactive». Le tritium dans cet article, le plastique d'une façon générale, les Boues rouges en Méditerranée: une information judiciaire ouverte sur les rejets d'Alteo, Pollution industrielle : deux fois plus de cancers autour de l’étang de Berre sont autant de situations pour lesquelles aucune incitation économique ou pénale n'a poussé les acteurs concernés à prendre les bonnes décisions.


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Xavier Dupré