2019-12-15 Des rues pleines à Paris à léconomie Maya
Les plus nombreux manifestants sont les automobilistes à Paris. Ils bloquent les rues de 6h du matin à 10h du soir. Il est même difficile pour un vélo de se frayer un chemin et tout le monde grille les feux rouges, pressés de rentrer.
Ce gouvernement a quand même le chic pour bloquer Paris en chaque fin d'année, et chaque année c'est pire. Les gilets jaunes l'année dernière, les grèves cette année. Ces réformes s'attaquent peut-être à quelque chose d'injuste mais quelque chose d'accepté par la population. L'année dernière, c'était la taxe d'habitation, un impôt injuste peut-être mais accepté. A côté de ça, rien pour le climat, les urgences sombrent. Pour moi qui n'est pas de permis de conduire, cette grève revient à m'isoler du reste de la France qui ne m'est accessible qu'en transport en commun. Comme si j'étais sur une île.
Personne ne peut tenir avec un travail physique jusqu'à 64 ans, tout comme je ne vois pas traverser tous les jours Paris à vélo à 64 ans parce que mon gouvernement aura décidé se mettre une bonne partie de la population à dos. A mon sens, cet âge censé être commun à tous témoigne d'une certaine forme de mépris de ceux qui ont des métiers intellectuels envers ceux qui ont des métiers physiques.
Notre économie s'inspire d'une tradition romaine et d'un monde en expansion. Les conquêtes résolvent tous les problèmes. Mais aujourd'hui, l'essentiel de la Terre est exploité, notre monde est un vase clos semblable à celui des Mayas. Ils avaient eux aussi atteint une forme de prospérité et leur population avait un atteint que leur agriculture pouvait nourrir sans pouvoir aller au-delà. Quelques guerres locales ont éclaté et ont poussé des hommes et des femmes à se réfugier dans des cités voisines qui ne pouvaient pas subvenir à leur besoin. Cela a contribué à les rendre instables à leur tour. C'est une sorte de réaction en chaîne qui a affaibli tout un empire et qui a contribué à l'invasion espagnole (lire Economie romaine, économie Maya). Nous sommes comme les Mayas. Peut-être que mes parents ne voyaient pas la retraire comme quelque chose d'hypothétique, mais comme un horizon lointain et tangible. Dans le monde maya qui est le mien, je doute que la réforme actuelle soit à l'échelle des bouleversements économiques que le réchauffement climatique va induire. Ce ne sera en aucun cas la dernière réforme.
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Xavier Dupré
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