2020-01-28 Internet service public ?
Je ne sais pas si la concurrence est positive pour un service comme une connexion internet qui est pratiquement devenue indispensable pour interagir avec les services de l'état comme les impôts. Avant internet, la poste suffisait, maintenant, il faut internet dont le prix n'est pas négligeable.
Je suis donc allé notifier Orange de mon déménagement pour obtenir une connexion internet. J'avais l'ADSL, ils m'ont proposé la fibre sous prétexte que mon immeuble était câblé. Sans doute. Les anciens propriétaires avait Free. Entre temps, je demande pourquoi mon abonnement augmente de cinq euros étant donné que ce que j'ai me suffit, je reprendrai l'ADSL volontiers. On me répond que c'est la fibre. J'ajoute donc que si c'est le cas, je vais d'abord étudier les offres des concurrents. Et comme par magie, l'abonnement redescend au prix que je payais jusqu'à présent. Je suis moyennement content de cette tournure mais je continue car le vendeur me dit que Free utilise la même infrastructure que Orange, sous-entendu - c'est que je comprends - il n'y a pas besoin de nouveaux câbles pour que cela fonctionne. Je prends un second abonnement car c'est apparemment moins cher pour une maison secondaire chez Orange. Je repars avec quatre paquets donc des décodeurs télé dont je n'ai rien à faire.
L'installation passe la semaine suivante pour me dire qu'il faudra installer un long câble pour amener la fibre. Je réponds que dans ce cas, je préfère l'ADSL et utiliser des câbles existants plutôt que de commencer à faire des travaux pour un nouveau câble dont je ne pensais pas avoir besoin.
Je retourne donc dans la boutique avec tous les appareils qu'on m'a gentiment prêtés pour expliquer que je voudrais l'ADSL. On me répond que la maintenance de l'ADSL s'arrête dans deux ans. Selon moi, cela me laisse toujours deux ans tranquille avant de songer à percer un trou mais Orange ne l'entend pas de cette oreille et veut absolument que je prenne la fibre. Donc je résilie. Ce qui n'est pas gratuit soit dit en passant. Je résilie puis j'annule le second contrat. On me répond qu'il le faut par téléphone et qu'il est impossible de le faire en boutique. Je n'aime décidément pas la tournure que cela prend. Je retourne chez moi, j'appelle le numéro qu'on me donne. Les premiers pas sont le fait d'un automate où il faut donner la cause de son appel. Je prononce résiliation ce que l'automate comprend tout de suite en me renvoyant vers le site internet. Je raccroche et recommence pour prononcer rétractation. Mais l'automate ne comprends pas. Je trouve cela étrange car je sais exactement comme ce type d'automate fonctionne, avec du deep learning, et le fait que l'automate ne comprenne pas ce mot veut sans doute dire qu'il ne fait pas partie de ce que l'automate peut reconnaître. Connaissant ce qu'on peut faire avec du deep learning, c'est sans doute délibéré. Je tombe finalement sur une personne à qui j'explique l'objet de ma démarche. Elle me demande pourquoi ce à quoi je réponds que je veux l'ADSL sur le contrat relatif à mon habitation principale et que le second n'a d'intérêt que si je reste chez Orange. Puis elle me dit que je dois retourner en boutique car il n'y a que là qu'on peut le faire puisque c'est là que j'ai souscrit le nouveau contrat. Je reste au téléphone le temps de retourner dans la boutique et je tends mon téléphone au vendeur qui comprend qu'il est obligé de le faire. Il ne fait pas car il m'explique que seul son collègue, qui m'a vendu la connexion, peut le faire. J'en déduis qu'une rétractation a un impact financier pour celui qui enregistre la transaction et qu'ils ont cherché à se défiler les uns sur les autres.
J'ai perdu quelques heures de mon temps pour comprendre que le seul soucis d'aujourd'hui est de vendre beaucoup et d'aller vite. J'ai ressenti cela la semaine d'avant avec les deux installateurs de Darty qui m'ont laissé une machine à moitié installée - ce sont leurs mots - tout en insistant pour que je leur donne une bonne note à la suite du mail de confirmation que je recevrai de la part de Darty. La machine était un peu haute, il suffisait de la décaler un peu avec une rallonge pour les arrivées d'eau mais cela était hors de portée de deux esprits manifestement stressés par la note que je pouvais leur donner. Cet épisode me rappelle les grèves, d'une certaine manière, il est devenu difficile de construire une solution sous la forme d'un compromis. Ce temps de réflexion commun n'existe plus, il n'intéresse plus celui qui vend un service devenu maintenant incontournable ou celui qui considère que sa solution est l'unique solution pour corriger un système de retraite qui n'en demandait pas tant.
Je ne sais pas comment conclure cette histoire. J'ai peut-être agi précipitamment après avoir relu Je suis prof et je désobéis. Ces derniers jours, je ressens la frustration de devoir faire des choix enserrés dans des boîtes carrées sans pouvoir réfléchir à l'angle rond qui me conviendrait. Il faudrait que je demande à Frank Gehry. Ca n'amuse plus personne de réfléchir aux angles ronds.
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Xavier Dupré
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