2020-03-22 Pourquoi le confinement
Le confinement est aujourd'hui appliqué par beaucoup de pays qui ont réagi tardivement face à la crise et qui ne testent pas suffisamment leur population, soit une grande majorité des pays. L'article suivant explique les alternatives, le coût de chaque mesure et leur impact au niveau de l'épidémie : Coronavirus: le marteau et la danse. L'article s'appuie sur les données actuelles et un simulateur : Epidemic Calculator. Le coronavirus est mortel dans 0.6% des cas mais la guérison nécessite des soins intensifs dans 5% des cas, soins dispensés par les hôpitaux. Si la contagion est massive, ces 5% d'individus ont toutes les chances de ne pas survivre par manque de soin. Le confinement sert à étaler ces 5% sur une durée plus longue en réduisant le taux de contagion et également le taux de mutations (voir Genomic epidemiology of novel coronavirus). Il mute d'autant plus vite qu'il peut se reproduire.
Un document de recherche a été publié par l'Impérial College le 16 mars 2020 : Impact of non-pharmaceutical interventions (NPIs) to reduce COVID19 mortality and healthcare demand. Je me permets de reproduire quelques résultats. Le premier indique le risque par tranche d'âge :
Le second le nombre de lits de réanimation nécessaires en fonction des mesures prises par le gouvernement. Le document évidemment n'évoque pas le report du premier tour des élections.
Une dernière source citée par l'article qui discutent des stratégies pour réduire le taux de contamination estimé aujourd'hui à 2,4 (une personne en contamine en moyenne 2,4 autre) : Implementation of Mitigation Strategies for Communities with Local COVID-19 Transmission. Le confinement réduit certainement le taux de contamination, l'arrêt de l'épidémie repose sur le fait que ce taux soit inférieur à 1 à moins de contaminer toute la population. La fin du confinement ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de porteurs sains. Et il faudra d'autres mesures pour éviter que la propagation ne recommence de façon débridée. Les frontières seront donc fermées pour plusieurs mois encore car tous les pays ne sont pas au même stade. La fin du confinement repose sur un dépistage systématique au sein de la population, le confinement des personnes infectées, le dépistage parmi les proches, l'utilisation de données issues des téléphones, le port du masque de façon généralisée. L'aviation pourra sans doute reprendre avec masques, mesure de température. Les regroupements, sportifs, culturels également dans des salles clairsemées pour quelques mois encore, jusqu'à ce que soit le cirus soit commun au sein de la population, soit jusqu'à l'apparition d'un traitement.
Que penser de la stratégie du gouvernement ? A la lecture de cet article Le dénigrement du masque en Europe suscite la consternation en Asie, on pourrait penser que la meilleure solution n'est pas toujours celle choisie mais que le gouvernement justifie scientifiquement après coup celle qu'il veut choisir économiquement. Les aéroports asiatiques sont munis de caméras infrarouges pour mesurer la température. Les aéroports européens ne l'ont pas fait sous prétexte que cela n'est pas efficace. Mais que veut dire pas efficace ? Il est pourtant très facile de mesurer cette efficacité. Cela coûtait certainement trop cher. Pourquoi investir dans l'hôpital public ? Cela coûte trop cher ! Et on se retrouve à payer beaucoup plus pour avoir voulu faire des économies Fissures, soudures ratées... Comment le chantier de l'EPR de Flamanville s'est transformé en un fiasco à près de 11 milliards d'euros.
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Xavier Dupré
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