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coronavirus, école, économie


2020-04-01 La dictature en France

Un poisson d'avril peut-être. Il est vrai cependant que les libertés d'expressions paraissent écornées en ces temps de confinement comme le rappelle François Sureau : François Sureau : "Les Français ne sont pas un troupeau de moutons ou une garderie d’enfants". Je n'aurais certainement pas gardé cette phrase comme titre-résumé de son entretien. Les distinctions sociales sont fondées sur l'utilité commune. Un interne en médecine (9:30) gagne peu comparé à beaucoup d'autres professions et leur utilité en ces temps agités est pourtant manifeste. Alors que la constitution garantit la liberté de manisfester, celle-ci est contrainte le manque de moyen attribué à la police (10:00) qui ne peut plus assurer la sécurité des gens qui manifestent. La liberté est limitée par les moyens qu'on dédie à sa protection et ceux-ci baissent sans cesse. L'avocat sous-entend que la constitution de notre pays implique une obligation de moyen. Qu'est-ce alors qu'une une démocratie dont la liberté de manifester est rognée ? Notre pays n'est pas en guerre au sens stricte du terme, "Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie..." : Annie Ernaux, tous les pays combattent d'ailleurs contre la même menace.

J'ai appris également des choses sur les tests en écoutant les questions au gouvernement : Questions au Gouvernement / Mardi 31 mars 2020. Il existe trois sortes de tests ( Test de dépistage au coronavirus Covid-19 : qui, où et comment ?) : les tests PCR (ceux qu'on utilisent aujourd'hui), les tests rapides à développer dans les jours à venir, les tests sérologiques, encore à l'état de recherche et ce sont les seuls à dire si une personnes a été infectée par le coronavirus en recherchant les anticorps que le corps a développé contre le virus. Les deux autres ne peuvent dire que si une personne est infectée actuellement. La stratégie du gouvernement est encore un peu floue sur l'utilisation de ces trois tests car le ministre semble dire qu'aucune stratégie de sortie de confinement n'est possible sans ce dernier test sérologique.

Les députés ont souvent l'occasion de poser des questions à tiroir. Ils profitent de leur temps de paroles pour commenter l'action du gouvernement tout autant que poser plusieurs questions. Les ministres choisissent souvent la question à laquelle ils veulent répondre et répètent souvent le message déjà prononcé durant les conférences de presse précédente. Certaines questions abordent des points spécifiques ou proposent certains réformes. Les questions sont parfois très précises (les questions sur l'assurance), le gouvernement remercie rarement les interlocuteurs pour avoir soulevé un point intéressant et se borne à répondre soit qu'il y a déjà réfléchi, soit qu'il est déjà couvert par les mesures déjà prises. Les réponses sur l'après confinement sont restées très évasives. Des députés sont revenus sur le calendrirer les mesures prises par le gouvernement au début de l'épidémie. En dépit de ce que dit le premier ministre, la réponse a été trop tardive et les messages confus. Il sera difficile de faire la part des choses. Le maintien du premier tour reste pour moi une erreur évidente. J'ai recommandé à ma famille de ne pas y aller. Les maires et assesseurs malades montrent que cela était bien une erreur. J'aurais apprécié que le gouvernement le reconnaisse. Quant aux masques, il est pour moi évident qu'il fallait distribuer des masques à chaque français. Cela nous aurait permis de gagner un peu plus de temps. Les masques sont utiles. Même si les gestes barrières sont suffisants, ils demandent une attention permanente et personne n'est capable de maintenir cette attention tout au long d'une journée, pas même le gouvernement qui compte parmi ses membres plusieurs contaminés. Je cite le ministre Olivier Véran qui disait hier dans une de ses réponses, "si vous ne croyez pas le gouvernement, croyez au moins les blouses blanches", une des blouses blanches a récemment affirmé : Ne pas porter de masque pour se protéger du coronavirus est une « grande erreur », affirme un scientifique chinois haut placé. Mon sentiment est que le gouvernement a affirmé que les masques n'étaient pas indispensables pas parce qu'ils ne l'étaient pas mais parce qu'il n'y en avait pas. Enfin, le 15 mars, le gouvernement français n'a toujours pas pris la mesure de l'épidémie bien que son voisin lui disait le contraire : Coronavirus: «Français, ouvrez les yeux sur le drame que vit l’Italie, livrée à elle-même!». Au lieu de ça Olivier Véran se vante d'avoir commencé le confinement avant tous les autres pays européens et d'en avoir convaincu beaucoup d'autres. Le but de la critique n'est pas de dire que le gouvernement a mal agi mais d'ouvrir sa réflexion à d'autres raisonnements pour lui permettre de mieux gérer la suite. En l'occurence, un ministre capable de fermer tous les restaurants un jour pour laisser les élections le lendemain, un ministre capable de donner des informations erronées sur les masques n'est pas pour me rassurer pour la suite. Il est évident qu'en temps de crise, beaucoup ont des avis contraires sur ce qu'il faut faire. Certains disent que la Chine communique de mauvais chiffres, Coronavirus : « Si les hôpitaux de Pékin ou de Shanghaï avaient été débordés, cela se serait su », mais la France n'est pas exemplaire à ce sujet : Vu du Royaume-Uni.Les chiffres sur le Covid-19 communiqués par la France sont-ils fiables ?. Il est possible que le confinement n'aurait pas été facilement appliquable beaucoup plus tôt, que cette crise restera dans les mémoires, qu'il fallait qu'elle s'ancre durablement dans l'esprit collectif. Serait-ce un retard à l'allumage pour des raisons pédagogiques ? L'article qui suit fait démarrer l'épidémie dans chaque pays au dixième mort, , Le coronavirus dans le monde : le Royaume-Uni a enregistré plus de 500 décès en une journée, les pays impactés plus tard que la France n'ont pas su profiter de l'exemple français quoiqu'en dise le gouvernement. Le confinement qui pourtant est appliqué tout autour du monde avec quelques variations : VIRAL - Journal mondial d'une pandémie.

Une des questions posées par un député concernait les assureurs. De nombreux commerces sont assurés contre la perte d'exploitations pour une liste précises de raisons, la catastrophe naturelle en fait partie, l'épidémie non et de façon explicite. Le député souhaitait que le législateur change la loi ce à quoi le premier ministre répondit qu'il s'agissait d'un contrat de droit privé très difficile à changer. En revanche, pour l'hôpital, il est possible que Macron suive la voix suivante : Médiapart - Hôpital public : la note explosive de la Caisse des dépôts. En ces temps de crise, le gouvernement repousse toute critique de son action contre l'épidémie, mais le gouvernement sait déjà comment modifier l'hôpital pour qu'il puisse résister à une crise. N'importe quel plan devrait au moins comporter un chapitre Réponse de l'hôpital public dans un scénario type COVID-19. Comme celle-ci n'est pas finie, je ne vois pas comment une réforme de l'hôpital pourrait déjà voir le jour. C'est une remarque de bon sens, tout autre réponse signifie que la réforme était prête avant la crise et que toute allusion à la crise n'est que de pure forme. Lorsqu'on regarde le reportage À bord du TGV Covid-19, on voit que le transport de patient endormis à bord du train n'est pas facilité par l'étroitesse des portes. La création de wagons spéciaux pourrait réduire l'embarquement de tels passagers à presque rien encore faut-il enclencher leur conception. Ce ne sont pas des projets à petits budgets et sans doute pas un projet qui démarrera sans argent public. Le faire avec de l'argent privé nécessiterait que l'Etat garantisse l'achat d'un certain nombre de wagons, ce qu'il paierait plus cher qu'en finançant le projet à son départ.

Je ne suis pas sûr que la communication entre le gouvernement et les hôpitaux passe bien de toute façon très bien. Les directeurs d'hôpitaux passent leur cris d'alerte en public : Epidémie: Martin Hirsch lance un appel à la réquisition des personnels soignants

Malgré tout, le premier ministre évoque une stratégie de déconfinement en plusieurs étapes : Edouard Philippe dessine les premiers contours du futur « déconfinement ». C'est la seule option possible. La vitesse de déconfinement dépend des moyens en masques et tests. Son audition Impact, gestion et conséquences de l’épidémie de Coronavirus-Covid 19 : M. Édouard Philippe, Premier ministre et M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé est sans doute la plus réussie de ses récentes apparitions : Nous ne savons pas tout. Je vous recommande sa première intervention, après l'introduction du président de l'assemblée qui précise le contexte dans lequel il gouverne. Les interlocuteurs sont plutôt polis comparés à leurs excès d'indignation en temps normal et je trouve que celui profite à la qualité des échanges. Malgré tout, le président de la séance, Monsieur Ferrand, ne fait que passer la parole sans s'assurer que toutes les questions ont bien reçu une réponse, ce qui ne fut pas le cas. Il est probablement très fier de sa citation d'Aragon lors de sa dernière intervention. L'audition a été plus un rappel des mesures déjà prises, de la difficulté de la situation. Le déconfinement sera difficile, il sera fait par étape, il y aura plusieurs stratégies possibles, à part le nombre de lits libres en réanimation, on ne sait pas vraiment quel sera son soucis premier, sa direction.

La sérologie ne sera pas prête avant un mois, il n'y aura pas de traitement certain, nous n'aurons pas de masques pour tout le monde ni de tests pour tout le monde comme l'Allemagne pourrait en avoir. Le déconfinement progressif en France se terminera après celui de l'Allemagne et nous aurons recours à elle pour accélérer le nôtre comme celui de l'Italie et de l'Espagne si les pays coopèrent. Le déconfinement se fera progressivement par zone géographique et par profession. Je vous encourage à voir la dernière série de questions. Les employés seront indemnisés à hauteur de 84%. Le premier ministre rappelle que c'est plus qu'aucun autre pays européens. Mais pourquoi 84% et pas 90%, 95%.... Je vous laisse écouter sa réponse concernant la caissière de 52 ans morte du coronavirus.


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Xavier Dupré