XD blog

blog page

climat, covid, économie


2020-12-11 COVID et capitalisme

Le gouvernement vient d'annoncer des choix que chacun espère figés pour les trois prochaines semaines. Jusqu'à présent, l'épidémie n'a jamais connu aucun plateau. Cette situation correspond à un taux de contamination de 1 (R pour les intimes). Il est toujours inférieur à 1 d'après CovidTracker mais ce chiffre est estimé sur les 2 dernières semaines. Il sous-estime probablement ce qu'il est aujorud'hui. Une remarque intéressante aujourd'hui concernant une évolution plus rapide de l'épidémie dans les départements les plus froids. Les gens restent plus longtemps dans des pièces moins aérées. Ca paraît vraisemblable. Finalement, il faudrait manifester plus souvent, nous serions et non pas dedans en train de nous contaminer. Mais ces temps-ci, ça paraît plus dangereux de défiler dans la rue que d'oublier son masque. La culture est encore muselée dans ce plan alors même qu'elle regroupe sans doute les gens les plus créatifs, ceux qui sont les plus à même de trouver une façon d'éviter le virus.

Il y a comprendre comment l'épidémie fonctionne et comprendre pourquoi le gouvernement décide de telle ou telle chose avec l'impression de jouir d'une liberté démocratique comme si c'était la dernière fois. Entretemps, on cherche des coupables. Le sénat en a cerné un : Covid-19 : le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, dans le viseur des sénateurs. Si sa faute paraît avérée, les articles de journaux ne s'intéresse pas à ses motivations si ce n'est celle de faire 20 millions d'euros d'économie. Un coupable évite cependant de remettre une gestion comptable des risques sanitaires qui ne peut pas fonctionner.

C'est sans doute cette même logique qui devrait aboutir au découpage d'EDF... Démantèlement d’EDF: le saccage d’un bien commun essentiel, EDF : les syndicats farouchement opposés à «Hercule», un projet de réorganisation. Un peu comme la SNCF qui a été coupée en deux parties, le rail et les trains, EDF sera divisé en deux, producteurs et distributeurs. Dans le cas de la SNCF, le rail n'a pas été entretenu car il nécessite des investissements à long termes et des trains ont déraillé. Dans le cas d'EDF, le déraillement d'une centrale nucléaire poserait quelque problème. Couper EDF en deux suppose qu'on sache estimer précisément le coût de production et d'entretion des moyens de production. Mais on ne sait pas évaluer le coût du démantèlement des centrales. Cela paraît un voeu pieux. On sait jusque que la concurrence artificielle créée en France a abouti à une augmentation des coûts de l'énergie. J'ai eu droit pour ma part à quelques appels ennuyeux de démarcheurs commerciaux me ventant la même énergie qu'EDF car produite par EDF mais moins chère. L'ouverture à la concurrence d'un service public a souvent contribué au dépouillement d'un service repris. Les trains, les autoroutes, les téléphones, maintenant EDF. Il ne faut pas oublier que quelques atoûts de l'industrie française, Airbus, le nucléaire, le TGV, n'aurait pas pu naître sans l'Etat. On n'a rien fait d'aussi marquant depuis.

Le ministre de l'intérieur n'hésite pas à relever les policiers qui manifestement rapporte une histoire très différente de celle qui s'est vraiment passée : Données personnelles, "protection fonctionnelle" des policiers mis en examen dans l'affaire Zecler, affaire des écoutes... Le "8h30 franceinfo" de Gérald Darmanin. Que dire alors de celle-ci, Claire, manifestante syndicale, interpellée et privée de liberté durant quatre jours, où, selon l'histoire d'un policier, une mère d'un enfant en bas âge s'est rebellée contre les forces de l'ordre lors d'une manifestation avec pour conséquence de ne pas pouvoir reprendre son fils le soir même. Qu'en est-il de tous ces petits mensonges ? On peut blâmer les policiers, mais on ne se pose pas la question des raisons qui aboutissent à ces excès. On chasse les mauvais acteurs d'un système tout en laissant en place celui qui les a fabriqué.

A propos d'EDF, je recommande la série Chernobyl. La moitié de l'Europe a failli disparaître. On ne devrait pas plaisanter avec le nucléaire : Cuve de l'EPR de Flamanville : l'incroyable légèreté d'Areva et EDF.


<-- -->

Xavier Dupré