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bertrand blier, covid, économie


2021-03-29 L.627

J'ai regardé avec un grand plaisir le discussion avec Bertrand Blier sur son film L.627 : BERTRAND TAVERNIER PARLE DE L.627. C'est un éclairage qui me paraît pertinent sur la police, très loin des petites phrases et réflexions tronquées dont la presse se fait écho. Le réalisateur revient sur une vérité qui grangrène beaucoup des services publiques aujourd'hui : une statistique cesse d'être pertinente dès qu'elle est utilisée comme objectif. Si un policier est rémunéré au nombre d'incarcérations, il est évident qu'il cherchera à accroître ce nombre. Il est dès lors plus intéressant pour lui d'arrêter seize toxicomanes plutôt qu'un dangereux criminel qui dégrade fortement l'ambiance d'un quartier. Le nombre d'incarcérations cesse alors d'être une statistique qui reflète la réalité. Bertrand Blier évoque également les ministres de l'intérieur. Il répète ce que beaucoup diraient, à savoir que Pierre Joxe est le dernier qui ait vraiment compris ce qu'était la police et que L.627 était l'âge d'or de la police. Quand on voit déjà quelles étaient les conditions de travail à l'époque, on n'imagine pas ce qu'elles pourraient être aujourd'hui.

Ce commentaire fait écho à ce que vivent les médecins, les professeurs aujourd'hui. Cette crise met au grand jour l'écart entre l'image que nous avons de nos services publiques et ce qu'ils sont vraiment. Et nous avons un don pour fabriquer des statistiques de croissance, nombre d'actes, d'interpellation, ... Tout doit être croissant... Mais une forte croissance d'actes médicaux peut être tout à la fois synonyme d'une meilleure prise en charge des patients comme un signe d'une dégradation de l'état général de la population.

Je ne comprends pas trop pourquoi il ne serait pas possible d'organiser les élections en juin en extérieur. Cela semble un bon compromis pour mitiger le risque de cluster avec un air constamment renouvelé, pourquoi les élèves ne peuvent avoir cours en extérieur les jours où il fait suffisamment chaud. Certes l'accoustique ne serait pas formidable mais des cours encerclées d'immeubles ne sont pas de mauvais amphithéâtres. Je pourrais tout-à-fait donner quelques cours de maths à de petites assemblées. Les directeurs d'écoles ne prennent pas de décision sans l'aval du rectorat, le rectorat sans celui du ministre, le ministre sans celui du président... La future loi Loi Climat : Barbara Pompili défend une écologie de "bon sens" devant l'Assemblée nationale se limite à ce qu'il est possible de faire et non ce qu'il faudrait faire.

Nous ne sommes pas assez inventifs.

Peut-être est-ce le message que le président souhaite faire passer. En rejetant l'idée de fermeture des écoles tout en l'acceptant de fait puisque de nombreuses classes vont fermer à cause d'un cas positif, peut-être nous demande-t-il d'être inventifs. C'est ce qu'a fait l'hôpital durant la première vague l'année dernière avant que tout ne revienne comme avant. Les Etats-Unis sont sur le point de vacciner toute leur population. Les pays européens pensaient faire de même et se retrouvent à gérer une épidémie qui a de fortes chances de créer des variantes résistantes aux vaccins. Trump a misé sur le vaccin et a perdu. Boris Johnson a misé sur le vaccin et est en train de gagner. Jacinda Ardem a misé sur l'éradication du virus et a gagné. L'Australie, l'Islande, quelques pays asiatiques ont fait de même. Macron a misé sur le vaccin... Les médecins s'apprêtent à choisir qui va mourir et qui va être traité. Et nous d'accepter qu'un médecin nous dise que la mort est la seule issue.

Le confinement n'est pas la seule alternative encore faut-il tester. J'aimerais bien savoir ce qu'il faudrait faire pour tester 10 millions de gens par jour, 10 millions de personnes qui ne peuvent pas travailler à distance et qui n'ont été ni vaccinées, ni contaminées. C'est à comparer avec le coût des masques (2 par jour) et les restrictions imposées à l'économie et à la culture. Et il y a des tests presque gratuits : Covid-19 : quand les chiens détectent la maladie aussi bien que les tests PCR. On aurait dû former une armée de chiens, chacun faisant deux ou trois écoles par jour. Si le chien détecte un cas positif, on confirme par un test classique et puis voilà.


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Xavier Dupré