2020-04-05 Un new deal
A l'heure où l'équipe de Dortmund reprend l'entraînement Coronavirus : Dortmund va reprendre l’entraînement tout en installant un centre de traitement dans une des tribunes CORONAVIRUS : DORTMUND TRANSFORME UNE TRIBUNE DE SON STADE EN CENTRE DE TRAITEMENT, la France annule le déoulement du BAC sans toutefois revenir sur une rentrée prévue pour le 4 mai... Tant de messages contradictoires... Un peu comme les masques, le gouvernement a l'art de dire tout et son contraire. CHRISTOPHE PRUDHOMME, MÉDECIN AU SAMU 93 : "PROMETTRE 50 000 TESTS PAR JOUR FIN AVRIL, ALORS QUE L’ALLEMAGNE EN FAIT DÉJÀ PLUS AUJOURD’HUI, QUELLE FOUTAISE ! ».
A l'inverse, les scientifiques sont moins contradictoires : Coronavirus : il y a un "rapport bénéfice-risque en faveur de la chloroquine", affirme Jean-Christophe Rufin. Vous pouvez aussi réécouter l'interview de Didier Raoult le mercredi 1er avril Esprit Libre Didier Raoult. Les restrictions sur l'hydroxychloroquine sont incompréhensibles, voire criminelles. D'après son interview, les protocoles demandés par le gouvernement pour valider ce médicament sont coûteux et seuls les laboratoires peuvent les financer. Je cite : En Chine, un chercheur qui fait un papier dans Nature reçoit la même prime qu'un médaillé olympique. Et encore : L'hydroxychloroquine a été prescrit à des milliards de gens, il n'y a de problème de toxicité, les cas où il ne faut pas la prescrire sont connus. Ceux qui pensaient que nous avions le temps d'organiser les élections pensent peut-être que nous le temps d'évaluer ce médicament selon un long protocole.
En ce jour, la France a recensé 7500 morts et 90.000 contaminés dûs au coronavirus, l'Allemagne a recensé 1400 morts et 96.000 morts. On peut penser que le virus est affaibli en Allemagne ou tout simplement que la France ne fait pas assez de tests. Il est maintenant connu que c'est la seconde explication qui est la bonne. Une rapide règle de trois indique que le nombre de contaminés en France serait plutôt de 400.000. Cela dit, cela n'est pas le nombre de contaminants, ceux qui ont attrapé le virus et qui ne l'ont pas encore vaincu. Ce sont les cas actifs, en France, ils sont actuellement de (source : France) 70.000 selon les chiffres officiels. Grosso modo c'est le nombre de cas positifs aujourd'hui moins le nombre de cas positifs il y a deux semaines. Il faut aussi multiplier par 5 pour obtenir une estimation du vrai nombre de contaminants, celui qu'on aurait en testant presque tout le monde, 350.000 donc, c'est à peu près ce que dit cet article Estimating The Infected Population From Deaths. L'essentiel est de garder ce nombre dans des proportions raisonnables. Aujourd'hui, nous avons donc les personnes qui n'ont pas été contaminées (groupe O), celles qui l'ont été (groupe A) (50.000) mais qui ne sont plus contaminantes, et les cas actifs susceptibles de contaminer 350.000 (groupe B). Le groupe O peut être infecté, le groupe B contamine tout personne du groupe O, les personnes du groupe A sont des remparts contre le virus. La vie redeviendra normale, sans masques, sans restriction, lorsque nous aurons trouvé soit un vaccin (peu probable avant deux ans), un traitement sûr (peu probable avant 6 mois), soit lorsque le nombre de remparts sera suffisamment grand. Un retour à la normale avant que cela n'arrive nous expose à une nouvelle explosion. C'est pour cela que l'organisation du BAC tel quel, plein d'étudiants dans la même salle, très proches les unes des autres, est une situation explosive, même dans deux mois. En revanche, l'organisation d'oraux est tout-à-fait possible.
Est-ce que cela veut dire que le confinement va durer tant que nous n'aurons pas de vaccin ou de traitement ou un nombre de remparts assez grand... La Corée du Sud ne confine pas mais applique les gestes barrières avec masques (quel est l'idiot qui a dit qu'ils ne servaient à rien ?), toute personne positive est confinée, toute personne ayant cotoyée cette personne est testée. C'est la seule solution connue. Comme elle s'y est prise très tôt, le nombre de personnes contaminantes est resté peu élevé. Toutes les nations européennes ont réagi trop tard, provoquant un engorgement de leur système de santé (il y a moins de médecins par habitant en Corée qu'en France, voir OCDE Médecins) avec pour seul espoir de sortie une solution similaire à celle de la Corée à condition que chaque pays ait suffisamment de masques et de tests. Nous savons que ce n'est pas le cas en France, ce le sera en Allemagne. Il est possible qu'on voit en Allemagne un retour des matchs de foot en juin avec des habitants masqués et peut-être moins nombreux.
Et maintenant qu'on sait qu'un déconfinement type Corée du Sud ne peut arriver en France faute de moyens, que fait-on ? Il nous faut soit un vaccin, soit un traitement, soit 70% de remparts dans la population et nous ne sommes qu'à 1%, tout en sachant que les tests actuels ne détectent pas les remparts (sauf si les tests sérologiques sont au point à temps). Cela donne une idée du chemin à parcourir. Jusque là, il nous faut des masques et des tests et des idées, plein d'idées.
Le confinement à Paris est difficile à tenir dans des petits appartements et les habitants sortent quand le temps le permet. Cela ne veut pas dire qu'ils ne respectent pas les gestes barrière. Je vois mal le gouvernement imposer un confinement plusieurs mois simplement par manque de moyens alors que l'économie allemande aura redémarré.
Il est probable que les avions ne décolleront pas de sitôt à moins que tous les pays n'aient réussi à endiguer l'épidémie. Le trafic s'arrêtera beaucoup plus tôt et plus longtemps à chaque risque d'épidémie. Si le coronavirus va durer plusieurs mois, le trafic restera réduit tant que cela dure, le tourisme international avec. Le travail à distance va continuer plusieurs mois, parce que ce sera la seule option pour les personnes infectées et parce qu'il faut continuer à limiter les interactions.
Blanquer était l'invité de l'émission Questions politiques dimanche 05 avril 2020. Le 5 mai reste un scénario valide, à condition de pouvoir confiner les écoles tout en limitant les interactions des parents, gel à l'entrée, interdiction aux parents de rentrer dans l'enceinte, mesure de température, tests. Toutes les écoles ne rouvriront pas ensemble, d'abord les écoles maternelles, puis les écoles primaires. Les collèges et les lycèes suivront avec deux ou trois semaines de décalage, un mois si les grandes vacances sont écourtées. Les enfants sont peu exposés au virus. Fin mai, il y aura aussi l'expression d'une grande fatigue du personnel soignant. Le pic sera passé, le nombre de morts en décroissance, il y aura toujours plusieurs milliers de lits dédiés au coronavirus pour gérer les soubresauts inévitables avec des mesures restrictives locales, respect des distances, et masques. Cela permettra aux parents qui ont des enfants de travailler de façon plus efficace.
D'après Yannick Jadot, l'union européenne continue de négocier la PAC comme s'il ne s'était rien passé, comme si tous ces représentants ne savaient faire autre chose que ce qu'ils ont fait depuis des années et qui a fragilisé notre système par une délocalisation massive et une économie productiviste. Il faut transformer la récession qui va suivre en décroissance. La grande question : le gouvernement va-t-il utiliser cette crise pour accélerer des réformes libéralistes ou va-t-il transformer notre économie pour une agriculture et une industrie relocalisée ? Dans cette hypothèse, le trafic dans les transports en commun va diminuer de 20 à 30%, 50% serait mieux, les heures de points vont s'étaler. La RATP va travailler sur des métros plus propres plutôt que plus nombreux. Airbus va construire des avions différemment, plus petits, avec plus d'espace entre les passagers, les billets coûteront plus chers. Le tourisme de masse va sans doute s'arrêter. Il est impossible qu'il reprenne avant la fin de l'année. Le chômage va considérablement augmenter car certaines industries ne retrouveront pas leur niveau d'avant la crise. L'idée du revenu universel va resurgir, de nombreux emplois dans les services vont être déplacées dans l'industrie et l'agriculture, la part de l'alimentation dans les budgets des ménages va augmenter, Nouvelle PAC : le Covid-19 nous oblige à refuser tout « Munich agricole ».
Il faut une politique de grands travaux pour changer l'économie, et relocaliser. Un new deal. En attendant, les incohérences du gouvernement continuent : L'Etat refuse la nationalisation de l'entreprise Luxfer de Gerzat (Puy-de-Dôme) pour fabriquer des bouteilles d'oxygène médical, Appels à nationaliser l'usine de Luxfer : "Nous pourrions sécuriser l'approvisionnement des hôpitaux en bouteilles d'oxygène", Coronavirus : à Nancy, l'ARS compte toujours supprimer près de 600 postes après la crise, les élus et l'hôpital interpellent le gouvernement. Et le dernier en date sur les masques (toujours), la pénurie de masques étaient connue depuis Mai 2019 : Pénurie de masques: un rapport de Santé Publique France accablant. Le rapport stipule qu'il faut 50 masques par foyer en cas d'épidémie touchant plus de 30% de la population. Et l'article révèle qu'Agnès Buzyn n'est pas la seule à avoir quitté le navire, Marie Fontanelle est parti le 22 janvier pour soutenir la campagne de son mari.
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Xavier Dupré
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