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2017-02-04 Loin des élections, Entrepreneur d'intérêt général, Algorithmes et transparence

J'avais beaucoup d'idées en commençant cet article et j'ai finalement opté pour la rédaction de sa diagonale. Je reviens sur le très cours article écrit sur le projet Entrepreneurs d'Intérêt Général auquel j'ai participé. La liste des lauréats a maintenant été publiée Découvrez la 1e promotion des Entrepreneurs d’intérêt général ! (voir aussi Les lauréats désignés et le dossier de presse). On y retrouve 10 candidats aux profils très variés dont deux que j'avais déjà croisés au cours de mes voyages professoriques. Marion Paclot qui a été élève à l'ENSAE et Frédéric Bardolle qui est le CTO de Data For Good. Pour la petite histoire, Data For Good est l'association qui m'a mis en contact avec la Croix-Rouge grâce à laquelle nous avons pu oragniser le premier hackathon de l'ENSAE. Au delà du fait que cette initiative me paraît très positive, j'ai découvert des personnes qui ont réussi à partager leur plaisir de travailler pour l'Etat. J'ai beaucoup apprécié faire partie du projet en tant que jury.

Depuis ce point de départ, je déroule la pelote des hyperliens et, loin des élections, je découvre l'image d'une administration qui bouge. C'est du moins l'image que j'en ai via Le portail de la modernisation de l'action publique et pour en avoir eu un aperçu de l'intérieur, je suis plutôt confiant que ces projets comme Les services publics se simplifient et innovent sont l'expression d'une réforme ou plutôt d'un mouvement continu de réforme qui dépasse les débats politiques. L'Etat met aussi à disposition des outils qui permettent d'en suivre l'avancement : Tableau de bord des services des services publics numériques - Edition 2016, liste des projets en cours. Les fonctionnaires ne sont pas les seuls à exprimer leurs envies pour l'Etat. Ce dernier organise des hackathons comme celui-ci Design à la BNF : 20 nouveaux services imaginés par les étudiants de l'ENSCI, une façon comme une autre de recueillir des idées imaginées par ceux qui en bénéficieront plus tard.

La presse relaie peu ces sujets, sans doute sont-ils trop complexes pour susciter le débat ou aiguiser l'appétit des hommes politiques pour la polémique. Les médias sont un miroir inégal de tout ce qui ne va pas. Les élections sont en première page de tous les journaux. J'espère que celui qui sera élu saura ne pas briser ces programmes qui fonctionnent ni l'élan des personnes qui les font avancer. Je terminerai par un sujet plus technique abordés lors de la semaine de l'innovation : Tous algorithmés, tous concernés. On y discute des biais des algorithmes, en particulier des biais éthiques. Je cite une des phrases échangée lors de cette table ronde : Il est important d'avoir le code et les explications de leurs auteurs pour expliquer les décisions et favoriser les interactions. Cette phrase s'applique, je le suppose, aux algorithmes qui classent le contenu, qu'il soit des articles de presses, des publicités ou des pages internet. Voici le code d'un moteur de recherche open source Lucene. Apprivoiser un tel code requiert beaucoup d'investissement. La plupart des moteurs de recherche utilisent les clics des uilisateurs pour optimiser la présentation des résultats. Ce n'est qu'une composante parmi d'autres mais qui a pour conséquence de proposer des résultats qui sont le reflet des gens qui se servent du moteur. Comme nous sommes tous biaisés... Le machine learning que tout le monde utilise est en grande partie responsable. Nous reportons toute notre attention sur les résultats de ces algorithmes et laissons de côté la façon dont ils les obtiennent. Si un algorithme montre un biais éthique, c'est via ses résultats que nous le détectons. Dès lors, il paraît plus simple de mettre au point une mesure du biais éthique, valable pour beaucoup d'algorithmes plutôt que de se pencher sur les défauts d'un seul. Finalement, je propose la mise au point d'un algorithme open source qui mesure le biais éthique plutôt que d'aller se pencher sur des millions de lignes d'un code labyrinthique. D'un point de vue éthique, cette solution me paraît plus équitable plutôt que d'aller pointer une société en particulier pour ces manquements à l'éthique.


Xavier Dupré