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2013-06-23 Internet et la programmation

Je ne me souviens plus de ce qu'était la programmation avant internet. Aujourd'hui, je passe beaucoup de temps à comprendre comment marche un truc précis, je fais une centaine de requête en espérant qu'un autre fou comme moi ait un jour fait face au même problème et qu'il ait de surcroît penser à décrire sa solution. Les forums de discussions sont une source plutôt utiles. Il y a dix ans, internet n'était pas aussi fourni, on cherchait moins et on codait plus. Aujourd'hui, on passe la première partie d'un projet à chercher des briques qu'on pourrait réutiliser. Une fois qu'on les a trouvées, on passe à la seconde phase qui se résume à coder comme un fou. C'est un peu ce que résume le graphe qui suit.

A la fin, il est possible que tout se déroule comme prévu ou que, comme il arrive souvent, vous ne butiez sur un nouveau problème. Rebelotte, nouvelles séries de requêtes pour comprendre que ce petit détail qu'on n'avait pas gardé pour plus tard en n'anticipant pas sur le fait qu'il pourrait s'avérer redoutable... Et bizarrement, armé de nouveaux mots-clé, on finit par trouver la librairie qui aurait pu vous faire économiser pas mal de temps.

Cela explique la troisème partie. A ce stade, trois options s'offrent à vous. La première est de tout laisser tomber en vous disant qu'un jour quelqu'un aura le courage de surmonter ces épreuves mais que là, étant donné que la vie est courte, on va tout laissant en plan pour aller s'amuser. Ca finit par une bonne cuite pour oublier le temps perdu dans des trucs de geek inutile (la cuite va souvent de paire avec le dénigrement). La seconde est de se plonger dans la documentation du nouvel outil puis de repartir presque de zéro pour se dire finalement qu'au bout de toutes ces épreuves, vous aurez enfin sur les yeux ce que vous aviez en tête au départ, à moins qu'un nouvel obstacle n'apparaisse, un nouvel outil, l'enfer... Dans ce cas, la première tentation refait surface et en général l'emporte. La troisième option est celle des temps anciens : l'ignorance. On s'obstine à poursuivre le chemin déjà commencé et on se dit ce n'est pas une petite difficulté qui va tout remettre en question. Quand il n'y avait pas internet, j'avais souvent tendance à choisir cette dernière option. J'ai codé beaucoup de trucs inutiles mais l'essentiel était de ne pas l'apprendre trop tôt. Et puis ce n'était pas tout-à-fait perdu, j'ai appris pas mal aussi. Mais l'ignorance était vraiment le point important.

C'était pas mal sans internet. Je butais contre une machine pour trouver une solution. Aujourd'hui, je passe plus de temps à déchiffrer des explications succintes trouvées sur des blogs écrites par un développeur qui affirme avoir un bousin qui marche. Une heure après, convaincu que cela marche, je m'aperçois que mon truc et le sien ne fonctionnent pas sur la même version de Python. Ca ne m'étonne pas qu'on y perdent des nuits sur ces conneries.

Je me demande ce que tous ceux qui ont bossé sur le Vasa ont pensé au moment où ils ont vu leur oeuvre couler juste après la mis à l'eau.


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Xavier Dupré