2018-05-22 Les trains autonomes de demain
La grève à la SNCF nous est relatée principalement par les statistiques du nombre de grévistes qui s'étiole de semaine en semaine. Je n'en ai pas retenu grand si ce n'est la disparition du statut des cheminots et la privatisation partielle voulue par la communauté Européenne. Je n'ai pas l'impression que ces deux mesures répondent au fond du problème à savoir la vétusté des voies autres que TGV qui est à peine rentable de son côté. Je fais un aparté sur un sujet qui témoigne de notre incapacité à prendre de bonne décision. Le tracé de la ligne Est passe dans une gare Champagne Ardennes qui est un hangar en rase campagne à mi-chemin entre deux ville sans que je parvienne à m'expliquer les raisons de ce choix. De ce fait, le train ne s'arrête pas dans un centre-ville ce qui est à mon sens un de ses grands avantages. J'y reviendrai.
Pour ce que j'en sais, c'est à dire ce qui excite les journalistes, les reformes de la SNCF sont plus sur la forme que le fonds du problème. Le service public ne rend plus aussi bien son office. Il est vétuste et les petites villes sont de moins en moins bien desservies. Je ne vois pas en quoi le statut des cheminots est responsable de ses désagréments. Que ces derniers soient favorisés par rapport aux conditions, c'est un fait. Mais dans une société de plus en plus inégalitaire, il serait malvenu de s'engouffrer dans ce type de comparaison. Dans l'absolu, conduire des trains ne me paraît pas un travail que je qualifierais de passionnant au regard des contraintes qu'il impose, dormir loin de sa famille, horaires décalés. Et puis l'intelligence artificielle va probablement grignoter son importance. De fait, je préfère les rémunérer un peu plus et avoir des employés qui attachent de l'importance à la compagnie qui les emploie. Protéger leur outil de travail fait partie de leur prérogative. Les priver de cette reconnaissance aura sans doute pour conséquences que les trains soient conduits par des conducteurs qui n'auront pas vraiment plus d'incitation que cela que les trains arrivent à l'heure du moment que ce n'est pas de leur faute. Je conclurai par le fait qu'il ne sert à rien de rogner un avantage sans rien proposer de concret pour résoudre les problème actuels. C'est hors sujet. Que la loi permette plus de liberté, peut-être, encore faudrait-il préciser pour quoi !
Passé cette précision, il reste néanmoins que le train souffre de la concurrence de la voiture, qu'il est vieux et qu'il coûte cher de maintenir des lignes secondaires peu fréquentées. Je ne vois dans cette grève aucune idée qui réponde à problématiques.
Le train a quand même quelques avantages, il ne pollue pas, il pollue moins le paysage que l'autoroute, il n'est jamais embouteillé, il arrive toujours en centre-ville. Son seul défaut est peut-être de ne pouvoir transporter les passagers qu'en groupes nombreux. Il faudrait pouvoir réduire la taille des trains, les faire partir plus régulièrement, voire les faire partir à la demande. Qu'en serait-il des conducteurs ? La voiture autonome n'est pas pour demain. Elle pose encore des problèmes techniques mais aussi des problèmes légaux comme la responsabilité en cas d'accident. Il est probable qu'elle soit d'abord restreinte à des routes dédiées à leur usage ou à vitesse réduite. En revanche, nous savons déjà conduire des trains de manière automatique. Nous pourrions donc mettre au point des mini-vans sur rail conduits de façon automatique sur toutes les lignes à faible trafic. La même solution pourrait s'appliquer au fret en favorisant les petits quantités et en augmentant l'agilité. Il ne reste plus qu'écrire le logiciel capable de gérer tout ça et dans cinq ans tout est prêt. On commence quand ?
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Xavier Dupré
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