XD blog

blog page

~recreative


2014-04-27 Tests A/B à la FNAC

Je ne vais plus très souvent à la FNAC sur les Champs-Elysées. Ce n'est pas la mieux achalandée mais, quand on sort trop tard, c'est un des rares endroits où on peut acheter un livre très tard. A vrai dire, je n'achète pas souvent de livres là-bas, s'il fallait choisir une librairie qui ouvre la nuit, j'irais plutôt à la Hune ou l'Ecumes des Pages où je sais que je serai un peu plus surpris. Néanmoins, j'étais étonné de voir la place qu'a prise le livre dans cette FNAC qui n'en vendait pas lorsqu'elle a ouvert. Les DVD sont réduits à la portion congrue, les séries télévisées ont pris de l'importance. Le rayon cuisine est aussi grand qu'ailleurs. Et puis le livre qu'on croyait en sursis a rempli l'espace.

C'est bien le seul élément stable. Le reste évolue trop vite. Il n'a pas ce caractère intemporel de l'écrit. D'ailleurs le livre désigne à la fois le contenu et le support. Pour un film, il existe le DVD, le Blueray. Pour la musique, le CD, MP3, pono... Pour les livres, il existe des kindles, des tablettes mais curieusement ce n'est pas là dessus qu'ils sont exposés à la FNAC. Le livre est un des seuls supports qui n'impose pas son rythme contrairement à un film qui se termine toujours à l'heure dite.

J'ai été aussi surpris de trouver un rayon jouets pour enfants. Cela ressemble aux rayons d'électroménager que j'ai vu un jour à la Fnac des halles. Cette façon de faire ressemble un peu un internet. On dispose un petit rayon quelque part et on regarde si ça prend. Une sorte de test A/B : on n'est à peu près sûr que vous n'êtes pas venu pour ça et on veut savoir si vous allez repartir avec.

Le livre survit, c'est peut-être de bonne augure pour la FNAC qui survivra aussi face à Amazon entre autres. Lorsqu'on cherche un livre sur internet, on a vite fait de faire le tour des alternatives qui vous entraînent sur un chemin circulaire (voir par exemple Systèmes de recommandations) Le libraire saura vous en faire sortir.

2014-04-19 Les médecins et les médicaments génériques

Une ordonnance à la main, je vais chez le pharmacien. Celui-ci m'explique qu'il a remplacé un médicament par son générique. Je regarde le nom. Il très ressemblant comme si Assurancetourix passait chez les Visigoths. Je lui demande pourquoi les médecins n'écrivent pas directement le nom du générique ou même de la molécule. La réponse est immédiate : ils utilisent les noms commerciaux à la faculté. Mais c'est par là qu'il fallait commencer : faire cours de médecine avec le nom des molécules ! Mon pharmacien n'avait pas l'air convaincu : difficile d'imposer à un vieux prof de changer car ce seraient de vieux médecins en fin de carrière qui enseignent.

La conversation continue et il m'apprend que beaucoup de pays n'utilisent pas les noms commerciaux. Dans une précédente pharmacie, des patients venaient avec les ordonnances d'un médecin brésilien qui utilisait directement le nom de la molécule, même pas le nom du générique. Un autre écrivait ses ordonnances avec un logiciel qui ajoutait automatiquement le nom du générique. Discrètement, le pharmacien ajoute que les clients contestaient moins.

Une dernière chose m'intrigue. Je doute qu'un médecin prescrive les mêmes médicaments pendant 40 ans. La recherche évolue. Un nouveau remède sera être désigné par son nom commercial ou par sa molécule, le générique n'existant pas encore. Le médecin français retient le nom commercial. C'est sans doute une vieille habitude apprise à l'école. Que fait le médecin brésilien ? C'est peut-être lui que j'irai voir la prochaine fois.

Bref, pour imposer les génériques, il faudrait commencer par imposer les noms de molécules à l'école de médecine. Et puis on pourrait aussi imaginer que les noms des nouveaux médicaments soient plus explicites : molécule + nom du laboratoire.

2014-03-30 Le secret du vote en dehors de l'isoloir

Je votais ce matin pour les élections municipales. Je piochai deux bulletins, un pour chaque candidat, puis me dirigeai dans l'isoloir. Je me retrouvai face à deux feuilles de papier, anormalement grandes. J'en choisis une qu'il me fallut plier en huit afin de la faire rentrer dans l'enveloppe qui elle n'avait pas changé. Rien d'inhabituel dans ce geste citoyen excepté l'épaisseur du papier de chacun des bulletins : un papier épais d'un côté, un papier fin et glassé de l'autre. Une fois plié et fourré dans l'enveloppe, le bulletin épais ne pouvait plus cacher sa rondeur alors que le le bulletin fin et glassé gardait sa platitude. Je sus donc, sans trop hésiter, pour qui votèrent les deux personnes qui me précédèrent. Et je suppose fortement que le secret de mon bulletin n'aura pas résisté aux électeurs qui me suivirent.

2014-03-11 Echec informatique d'une réforme

Dans le train pour Londres, je suis tombé sur cet article : L’Etat abandonne le projet de superlogiciel de paie des fonctionnaires. A sa lecture, je fus surpris par les estimations initiales, les sommes dépensées dans un projet dont je n'imaginais pas qu'il pût être complexe à ce point. Je regrette que l'article ne dise pas pourquoi le projet a échoué. Peut-être la raison n'est connue que par la simple constatation que la fin est aussi loin qu'au commencement. La mise en place d'un logiciel censé simplifier la vie passe d'abord par la compréhension exhaustive du système existant. Il peut arriver que cette connaissance soit tellement diffuse qu'elle en devient difficile à saisir. Elle peut être répartie sur un grand nombre de personnes qui ont sans doute parfois adapté des règles vieillissantes à leur quotidien, quitte à transformer une règle écrite en un usage transmis oralement.

Mais tout de même, imaginer qu'on n'ait pu en venir à bout, qu'on n'ait pu établir une liste exhaustive des modes de paiements des fonctionnaires... Plus de 500 personnes ont travaillé sur ce projet, plus de 12.000 fonctionnaires assurant la paie des fonctionnaires. Si j'en crois cet article 5.493.200, c'est le nombre exact de fonctionnaires en France, chacun s'occupe des paies de 458 fonctionnaires. C'est à se demander si ce manque de clarté ne serait pas un effet désiré plutôt qu'une conséquence indésirable d'une gestion répartie dans chaque ministère depuis quelques décennies.

Je vais relire le Château de Kafka. J'y verrai plus clair.

2014-02-16 Les amoureux sur Facebook

Quand j'étais petit, on docteur m'avait montré la courbe de croissance où je me situais et prédisais que je ferai une certaine taille à l'âge adulte. Aujourd'hui, Facebook fait pareil avec les personnes célibataires car les personnes en couples n'utilisent plus Facebook à la même fréquence ni ne sont plus aussi négatifs dans leurs commentaires. C'est en tout cas ce que racontent les deux articles suivants, Quand vous tombez amoureux, voici ce que voit Facebook et When You Fall in Love, This Is What Facebook Sees. Si vous vous rendez compte un jour que vous recevez moins de publicité pour les sites de rencontres alors que vous n'avez pas changé votre status... demandez-vous si vous n'êtes pas en train de tomber amoureux.

2014-01-26 Inégalités

Le dernier forum de Davos a souligné l'accroissement des inégalités (Les dangers de la montée des inégalités au menu du Forum de Davos). La tranche des plus 1% les plus riches auraient capté l'essentiel des richesses créées depuis 20 ans et la statibilité et la durabilité de la croissance mondiale pourraient en être affectée. Ce n'est sans doute pas la dernière crise financière qui aura inspiré cette réflexion - à moins que sept années n'eussent été nécessaire pour formuler cette assertion - ou peut-être est-ce le mouvement We are the 99% qui a manifesté plusieurs mois en 2011. Plus récemment, les habitants de San Francisco se rebellent contre la Silicon Valley. La hausse des prix des logements altère la mixité sociale dans la plupart des grandes villes. Le fait de posséder un iPhone est aussi révélateur du niveau de revenu de son propriétaire. Qui sait si les ingénieurs d'Apple ne seront pas bientôt les seuls à pouvoir s'offrir un iPhone (Une tirelire à 150 milliards de dollars pour Apple).


more...

2014-01-24 On y va ! Oui mais comment ?

Le mot réforme est dans l'air du temps depuis la dernière allocation du président. Il faut réformer, simplifier l'enchêtrement que le temps a laissé faire. Mais comment fait-on ? Il est souvent plus simple d'apprendre à manoeuvrer un gouvernail tordu que de le réparer tout entier. Et comment le changer en pleine mer ? Définir l'objectif puis chercher à l'atteindre. On procède souvent comme ça. J'écoutais l'émission Peut-on changer l'école ?. L'interlocateur souligne que nous faisons la plupart du temps une assez bonne analyse des problèmes mais nous passons peu de temps à réflechir sur le cheminement à suivre pour mettre en place une réforme. Bref, la transition, le petit paragraphe qu'on écrit vite entre la thèse et l'anti-thèse, entre la synthèse et la conclusion, entre... Et si on n'arrivait jamais à l'écrire, arriverait-on jamais à la conclusion ? Dans la vrai vie, on zappe tout sauf la conclusion. Ca nous laisse des pages de transitions à remplir.

Pour finir, une citation autour de réforme, elle est extraite de La crise de l'intelligence de Michel Crozier qui commente le refus de Jacques Delors de se présenter à l'élection présidentielle : Il a renoncé parce qu'il pensait ne pas avoir tous les éléments nécessaires à la mise en oeuvre des réformes qu'il estimait indispensables. Il s'est donc posé en planificateur qui n'avait pas les moyens de ses objectifs plutôt qu'en stratège qui accepte d'analyser les probabilités de transformations réelles à l'intérieur du système. De ce point vue "adémocratique", effectivement, aucune réforme n'est jamais possible.

2013-12-30 Bitcoin

Le Bitcoin est la première monnaie électronique à susciter autant d'intérêt. Si vous voulez découvrir comment elle fonctionne, quel rôle elle a pu jouer durant la crise financière à Chypre, alors vous devriez sans doute écouter l'émission Place de la Toile du 12 décembre (France Culture) puis lire le blog Petit cours de Bitcoin pour les nuls. Il y a aussi l'épisode 13 de la saison 3 de la série The Good Wife qui s'intitule Bitcoin for dummies. Le sujet aurait problablement été plus intéressant s'il avait été traité par la série Ally McBeal qui n'aurait probablement pas utilisé la même astuce pour défendre son client.

L'arrivée de l'informatique et d'internet bouleverse quelques modèles économiques. La presse, la musique peinent à trouver un nouvel équilibre. On explore d'autres horizons, parfois depuis plus de 40 ans comme ce concept de supermarchés où les clients sont aussi les employés : FoodCoop (FoodCoop dans rue89) qui pourrait se décliner à Paris avec CoopLaLouve. Ce projet a cherché son financement sur KissKissBankBank qui sort des circuits traditionnels. Zach Braff, le réalisateur de Garden State a utilisé ce système pour financer son prochain film pour, dit-il, garder son indépendence.

2016/05/17, un lien vers une infographie que m'a envoyée Bastien Hudelot : Bitcoin, la crypto-monnaie qui monte

2013-10-20 Quelques restaurants à Paris toujours

Entendu à la radio : Louvre Bouteille. Dans un journal : Aux Deux Amis, L'Ami Louis (> 100€), Chez Nenesse (> 40€), Le Baratin, Au Passage, Autour d'un verre, L'essentiel, Au rendez-vous des chauffeurs, Clandestino.

2013-09-13 Burger bio et espérence de vie en bonne santé

Le bio a le vent en poupe, voici un fast food bio : BioBurger. Cela donne envie d'essayer. Et puis après avoir écouté cette émission de radio : Nocifs , les additifs ?, notre espérance de vie augmente chaque année mais l'espérence de vie en bonne santé diminue chaque année aussi (Rupture de tendance : l'espérance de vie en bonne santé diminue pour la première fois. Dans quel état vivons-nous la grande vieillesse ?, Espérance de vie en bonne santé : dernières tendances). Bref, on avale plus de cochonneries qu'il y a trente ans (comme l'aspartame) et la probabilité d'avoir un cancer à la fin de la vie augmente. Bio donc.

2013-09-07 Quelques restaurants encore

Quelques restaurants encore qui figureront sur une carte un jour si j'arrive à écrire le programme qui me permettra de récupérer leurs adresses depuis leur site web et de les afficher sur une carte.

2013-08-31 Comment travaille un chercheur ?

Pendant les vacances, j'ai lu le livre de Cédric Villani Théorème vivant (Poche) (ou le même chez Grasset). Il y raconte la naissance du théorème qui l'a conduit jusqu'à la médaille Fields. J'aurais pu dire démonstration mais le dernier énoncé est sensiblement différent de la première intuition. Cette recherche est plus une sorte de voyage de plusieurs années dans différents continents des mathématiques et le récit de nombreuses rencontres.

Au delà du fait que le livre est bien écrit et se lit facilement, il fait découvrir ce qu'est le métier de chercheur. C'est aussi un univers qui a ses héros ou ses idoles, et comme tout musicien, ils ont leur domaine de prédilection, des parties des mathématiques avec lesquelles ils jouent plus facilement que d'autres. C'est aussi un métier créatif. Je recommande la lecture du livre à tous ceux qui croient que les mathématiques ne sont qu'une longue série d'exercices à maîtriser.

Il y a peu de chercheurs au sens strict du terme. Cela dit, les métiers sont de moins en moins répétitifs laissant place à une partie créative. On est tous un peu chercheur finalement. Le mot recherche évoque aussi l'échec, on cherche, on cherche mais quand est-ce qu'on trouve ? C'est certes un peu angoissant de se dire qu'il est possible de perdre des journée à essayer de résoudre un problème et de découvrir une semaine plus tard que la solution était devant vos yeux depuis le début voire qu'elle n'y sera jamais. Le livre de Villani raconte une une épopée à succès mais parsemés de chemins explorés puis abandonnés. Chaque échec est pourtant l'occasion de comprendre un peu mieux le problème. Ils nous rapprochent de la solution. Et quel plaisir de partir sur une intuition "je suis sûr que dans cette direction, la solution existe" et d'arriver au bout.

La recherche n'est pas toujours aussi abstraite, il faut voir cette vidéo proposée par L'Institut Henri Poincaré : Modèles en jouet - Tadashi Tokieda. Les sciences sont aussi ludiques que la musique. Et on n'a pas besoin d'être un génie pour en faire (voir le film Bienvenue à Gattaca).

Un des premières vidéos qui m'a enchantée est Le cirque de Calder (partie 2, version longue). Il y a un peu de physique derrière cette marionnette acrobate qui ne rate jamais les anneaux.

2013-08-18 Manger des sandwitchs à Paris

Les émissions culinaires font de plus en plus envie : La PIZZA. On tombe sur des adresses comme ça : Chez Aline rue de la Roquette à Paris où on a soudainement envie de sandwitch.

Un jour, j'aimerais bien construire une carte de bons restaurants qui quadrille Paris. D'autres adresses : Pierre Sang in Oberkampf, Chez Mamane, Le camion qui fume, Le pantruche, Cantine California, Le Grand Pan.

2013-08-15 L'économie, à quoi ça sert ?

C'est l'histoire que j'aurais voulu entendre avant de commencer mes cours d'économie à l'ENSAE. Elle est tirée du livre Pourquoi les crises reviennent toujours ? de Paul Krugman dont je recommande la lecture. Il est bien écrit et très clair. L'histoire de la coopérative de baby-sitting du Capital Hill (en) sert d'exemple illustratif tout au long du livre. L'économie prend un tout autre sens qu'une liste de modèle macro/micro économiques. Je reprends ici les différents passages du livre qui ont trait à ce petit univers fort passionnant du Capitol Hill. Les derniers paragraphes relatifs à la dépréciation du coupon d'hiver sont fictifs mais ils permettent à l'auteur de transposer la récession économique du Japon des années 1990 dans ce microcosme.

Pendant les années 1970, les Sweeney étaient membres d'une coopérative de baby-sitting : une association constitutée de jeunes couples, travaillant presque tous au Congrès, qui désiraient prendre en charge mutuellement la garde de leurs enfants. Cette coopérative d'un genre particulier avait une taille peu commune, près de cent cinquante couples ; c'est dire le nombre de baby-sitters potentiels, mais aussi la difficulté d'exploitation d'une telle structure - il faut assurer en particulier que chaque couple s'acquitte de sa quote-part.

A l'instar de nombreuses institutions de ce genre (et d'autres formes de troc), la coopérative de Capitol Hill résolut le problème en émettant ses propres titres : des coupons donnant droit au porteur à des heures de baby-sitting. Lorsqu'ils gardaient des bébés, les baby-sitters recevaient un nombre de coupons correspondant au nombre d'enfants. Le système était conçu pour empêcher le resquillage : il assurait automatiquement que chaque couple, en fin de compte, fournirait autant d'heures de baby-sitting qu'il en aurait lui-même utilisé.

Mais ce n'était pas si simple, un tel système requiert la circulation d'une quantité considérable de bons. Les couples disposant de plusieurs soirées libres d'affilée, et sans projet immédiat de sortie, allaient essayer de se constituer des réserves pour les utiliser ultérieurement ; cette accumulation se ferait aux dépens des réserves des autres couples, mais il était probable que chaque couple chercherait à détenir suffisamment de coupons pour sortir plusieurs fois entre les épisodes de baby-sitting qu'il assurerait. L'émission de coupons dans la coopérative de Capitol Hill était compliquée : les couples recevaient des coupons lorsqu'ils adhéraient, ils étaient censés les rembourser lorsqu'ils la quittaient ; mais ces coupons leur servaient également à payer des cotisations pour rémunérer les administrateurs, etc. Les détails ne sont pas importants ; le fait est est qu'il arriva un moment où il y eut trop peu de coupons en circulation - trop peu pour couvrir les besoins de la coopérative.

Le résultat fut surprenant. Les couples qui jugeaient leur réserve de coupons insuffisante se montrèrent plus désireux de faire du baby-sitting et réticents pour sortir. Mais il fallait qu'un couple décide de sortir pour qu'un autre couple puisse faire du baby-sitting. Dans ces conditions, les occasions d'en faire devinrent rares, ce qui rendit les couples encore plus hésitants à utiliser leur réserve, sauf pour des occasions exceptionnelles, attitude qui contribua à raréfier encore davantage les occasions de faire du baby-sitting...

Bref, la coopérative était entrée en récession.


more...

2013-08-14 A propos du titre de certains articles dans la presse

Je ne suis pas sûr que le titre de l'article La lettre de Valls à Hollande qui torpille la réforme Taubira paru dans Le Monde du 13 août soit bien choisi. Il parle d'une lettre d'un ministre à un autre concernant un projet de loi en cours. Le projet est en cours de rédaction et non pas dans sa version définitive. Torpiller un projet en cours d'élaboration me paraît plus être un titre pour arrêter le lecteur qu'un fait avéré. Le projet final sera probablement le résultat de ces échanges. Le moyen de communication choisi est-il la preuve d'un désaccord irréconciliable ? Difficile à dire sans savoir comment ces deux ministres ont l'habitude de communiquer. Personnellement, j'aurais préféré un avis sur les chiffres exposés, leur interprétation et les mesures déduites de ces interprétations. Les deux lettres sont précises mais font aussi référence à des échanges passés. Parfois, une bonne engueulade permet d'avancer plus vite. Pour en revenir aux chiffres, le livre L'industrie de la punition, prison et politique pénale en Occident (Nils Christie) permettrait sans doute de considérer ces chiffres avec un peu plus de recul. On n'est plus prompt à émettre un avis sur deux personnes discutant un sujet technique que d'émettre un avis sur le sujet technique en question.

Voici un autre article dont le titre est la conclusion : In Recessions, Women Seek to Become More Attractive. Tout ça parce qu'on achète plus de ouge à lèvre en temps de crise.

Un autre article mais cette fois-ci, le titre est décrit le fait de départ : Big data : vos données en vente. La conclusion reste prudente quant aux possibles conséquentes de cette pratique. Disons que l'anonymat dans les données n'est pas une notion figée. Un peu comme les algorithmes de cryptage / décryptage, elle est en constante évolution. Ce qui est anonyme aujourd'hui ne le sera probablement plus demain parce qu'on disposera de méthodes statistiques puissantes pour inférer des données personnelles à partir de données agrégées mais aussi parce qu'on sera en mesure de croiser des bases de données anonymisées beaucoup plus facilement.

Pour faire écho à ce qui précède, vous regarderez d'un autre oeil les pouelles à Londres : Londres : des poubelles capables de collecter des données. Et pour finir, collecter des données sera bientôt aussi facile que de poser un autocollant. Plus besoin d'énergie, de câbles... Devices Connect with Borrowed TV Signals, and Need No Power Source

Bientôt peut-être, le passeport le plus envié sera celui que deux enfants obtiennent à la fin de la bande dessinée Beatifica Blues (Griffo) sur lequel on peut lire : I Don't Exist.


<-- -->

Xavier Dupré