XD blog

blog page

~recreative


2013-08-04 Quelques restaurants à Paris, Londres

J'ai découvert le restaurant AuxArtistes dans le XVième. C'est une brasserie sympapthique où il faut inscrire sa commande soi-même sur une feuille de papier que le serveur reprend. Elle était complète le soir où nous y étions. Et comme je n'ai pas souvent l'occasion de manger du boudin noir aux pommes, c'est ce que j'ai choisi et je n'ai pas été déçu. Les frites sont fraîches : un délice.

Je ne sais pas si c'est une mode mais on trouve régulièrement des articles dans la presse sur des restaurants culinaires à Paris dans d'autres capitales d'Europe. Le dernier sur le site du Monde L'Abri à Paris, parmi les meilleurs nouveaux restaurants du monde fait l'éloge de quelques-uns d'entre eux. Dorénavant, le cuisinier n'est plus seulement un bon artisan mais aussi un créateur. On insiste davantage sur la personnalité du chef, sa cuisine fruit de ses expériences et de sa propre recherche qui arrive à maturation. La cuisine n'est pas seulement une affaire de livres ou de recettes.

Les suggestions viennent de ce site Condé Nast Traveler. Le restaurant Abri donne tout de suite envie d'essayer. On sait d'avance qu'on va déguster quelques chose qu'on n'a jamais vu auparavant. Le second restaurant est Bones (voir aussi ici). Apparemment, le chef est passé par celui-ci Spring. Je suis repassé par Sémilla qui reste toujours très bon mais la carte des plats ne changent pas beaucoup.

A Londres, quelques bonnes adresses aussi : Bones Daddies qui fait aussi très envie. La cuisine est aux frontières de plusieurs cultures (et donne envie). Il y a aussi BubbleDogs qui intrigue. Le site web est sympapthique et la présentation de l'équipe donne une touche personnelle qui invite à découvrir une cuisine et leurs auteurs. Enfin, Cevicheuk qui séduit, peut-être parce que c'est une cuisine d'un pays très lointain.

Pour finir, un point de vue sur la complexité française : Moi, ex-ingénieur, libraire entrepreneur.

2013-06-30 Raw food

J'écoutais une émission de radio sur le raw food aujourd'hui. On va déguster. Les invités prétendent que manger la nourriture crue (pas de pain donc) facilite la digestion (70% de notre énergie passerait dans la digestion), permet de dormir deux heures de moins et mieux. Au lieu de faire cuire les graines, il suffit de les faire germer. Ca rend curieux. J'écoutais d'une oreille discrète mais j'ai retenu deux liens : un restaurant à Paris (Pousse Pousse), un magasin de graines (Sol Semilla).

Il paraît que la France est à la traîne dans ce domaine. Notre tradition culinaire a la dent dure. Il y a sept, huit ans, on m'avait conseillé un restaurant pour ses sandwitchs exotiques sans préciser qu'il s'agissait de sandwitch raw food. Je crois que c'était celui-là : Santropol. J'avoue avoir été déçu au moment où j'ai vu l'assiette apparaître et puis agréablement surpris par l'étonnante combinaison de légumes râpés.

2013-04-14 La dimension créative du métier de développeur

Je suis tombé sur cette vidéo What most schools don't teach (depuis Le Figaro Etudiant) qui incite les jeunes à choisir le métier de développeur. D'après cet autre article Ces métiers dont personnes ne veut, cette voie n'a pas les faveurs des étudiants. La vidéo présente un métier incontournable, présent partout depuis la table de mixage jusqu'à la voiture. On y voit des hommes et des femmes parler de ce métier et de tout ce que les sociétés font pour attirer les talents (cantine bio, cadre de travail design, salle de repos...), de l'intérêt qu'ils portent à leur travail, du fait que ce travail est bien rémunéré. Bill Gates est interviewé par CNN à ce sujet. Le patron de Facebook milite aussi pour que les Etats-Unis assouplissent les règles d'immigration pour pouvoir recruter des ingénieurs que l'éducation américaine n'arrive pas à fournir (Courrier International). Il a monté un lobby pour influencer les politiques.

Cette réalité est sans doute quelque peu édulcorée, la proportion de femmes travaillant dans l'informatique est toujours très faible, passer un temps conséquent devant un écran ne favorise pas les échanges. Le fait est que ce métier est en grande partie abstrait. Les applications informatiques ont la plupart du temps une interface concrète mais à l'intérieur, les milliers de lignes de code le sont beaucoup moins. Je me dis que parfois se promener dans ces montagnes de symboles revient à joueur une partie d'échec en aveugle.

Beaucoup d'ordinateurs utilisent Linux aujourd'hui. Son créateur s'est inspiré d'Unix inventé en 1969. Il s'est écoulé 40 ans depuis et c'est un assemblage gigantesque de morceaux de codes de tous âges. Il y a probablement plus de personnes qui ont contribué à Linux que de travailleurs ayant posé une pierres sur la Cathédrale Notre-Dame. Une drôle d'aventure.

De mon point de vue, on oublie souvent la partie créative de ce métier. Il ne consiste pas simplement à envoyer des instructions à une machine pour qu'elle exécute plus rapidement ce qu'on faisait manuellement auparavant, c'est aussi imaginer de nouvelles façons d'utiliser des outils existants (comme ici) de créer des algorithmes qui vont chercher de l'information dans un océan de données. Vous ne trouverez pas de manuel pour vous dire comment faire.

2013-04-13 Des légumes en moins de 15 minutes

Et une heure de cuisson. Armé de ma seule recette de ratatouille, cuisiner des légumes prenait du temps. Mon imagination ne déborde pas d'idées avec ces foutus aliments et comme mon quotidien à la cantine se résume à du riz, des haricots verts et un gros chouïa de viande, j'ai du mal à me renouveler. Il doit me rester une pâte feuilletée pour faire une tourte mais je n'ai jamais les trois ingrédients qu'il faut ou jamais avec les bonnes dates de préremption. Bref, la ratatouille, il faut touiller sinon ça colle !

Un soir, j'en ai eu marre des allers retours depuis le salon jusqu'à la cuisine pour vérifier que ça ne collait pas. J'ai fini par mettre les mêmes ingrédients dans un bocal avec de l'huile d'olive, du sel et du poivre, le tout recouvert de papier d'aluminium pour éviter que l'eau s'évapore trop. Au bout d'une heure, ça causait encore, un bout d'une heure et quart, ça fumait bon. J'ai mangé à 23h mais j'ai gardé la recette. Ca laisse tout le temps de prendre l'apéro ou d'essayer de construire un gif animé en Python à partir d'une trentaine d'images. Allez savoir pourquoi, ça avait décidé de ne pas marcher ce soir.


more...

2013-03-15 Décaféiné à l'eau ou au détergent

Ce matin j'écoutais une émission de France Inter à propos du café. Outre le fait que le café en capsule est loin d'être le meilleur, l'émission détaillait les processus de suppression de la caféine, Ces procédés sont loin d'être anecdotiques. Selon les cas, il utilise de l'eau ou du détergent. Wikipédia détaille trois moyens d'enlever la caféine. L'article suivant How is coffee decaffeinated? est plus précis. Une des citations est beaucoup plus explicite : Coffee Decaffeination Process and Cancer dans la revue CancerFacts mais le lien est cassé. Le dernier article The best decaf coffee: which is safe, which is dangerous, and which has caffeine? mentionne des plants de cafés génétiquement modifiés sans caféine. Reprendrez-vous un déca ?

2013-03-10 Les restaurants dont j'aimerais me souvenir

Lorsqu'on travaille dans une boîte américaine, qu'on vit à Paris, qu'on a des collègues qui viennent de partout dans le monde, une des questions qui revient le plus fréquemment, c'est : "tu connaîtrais pas un bon resto ?" Je traduis la question car elle me parvient le plus souvent en anglais. Mais il est étonnant de remarquer que le simple fait d'être un français esseulé au milieu de non français implique sans contestation possible que vous êtes expert en la matière. Il faut savoir aussi qu'une fois arrivés au restaurant, le choix du vin vous revient sans que vous ne puissiez surseoir. Mon domaine d'expertise se limitant le plus souvent à quelques endroits dans Paris où il est possible de manger un steak tartare (je ne pourrais pas en dire autant concernant les frites fraîches et je fais confiance au paternel pour le vin), je finis par choisir le Brouilly qui semble être le vin le plus répandu et le moins risqué (fatiguant d'être un scientifique parfois). Bref, c'est le vin que je prends pour éviter les mauvaises surprises (ou le Morgon si le Brouilly n'y est pas). Cela dit, je ne sais pas pourquoi je m'inquiète, il m'est arrivé de repérer un vin bouchonné devant mes collègues qui se rangèrent finalement à mon avis devant ma quasi certitude à moins que ce ne soit à mon injonction à le goûter dans mon verre. La serveuse hésitait entre une bouteille bouchonnée et un client culpabilisant après avoir renouvelé les cadavres sans l'approbation du patron, elle a vite été convaincue après l'avoir goûté.

Bref, ce petit billet n'avait rien à voir avec toute cette histoire, c'est juste que je ne me souviens jamais des adresses et que je les note toujours mais jamais au même endroit ce qui revient au même et dans les deux sens. Aussi me suis-je dit qu'en écrivant sur ce blog, j'aurais peut-être la chance de taper mon nom suivi de restaurant sur un moteur de recherche pour retrouver la mémoire. Pourquoi pas ? C'est souvent quand on commence ce genre d'initiative qu'on n'a plus besoin. On verra bien. Je note.

Le premier est Semilla (54, rue de Seine, Paris) que j'ai découvert grâce à une émission de France Culture le dimanche matin. Excellent. Il faut prévoir 60 euros par personne mais tout y est travaillé et on n'est pas servi en cinq minutes ce que j'apprécie. J'en garde un excellent souvenir. Il vaut mieux réserver.

Le second est encore meilleur que le premier Le Frenchie (5-6 rue du Nil, Paris). On me l'a fait découvrir. Il faut réserver des semaines à l'avance et arriver à l'heure mais ces petites concessions sont récomponsées. Le vin était extraordinaire. Et le pain... je n'ai jamais mangé du pain aussi bon. Bref, assez cher (70 euros par personnes) mais je n'arrive pas à l'oublier.

Le prochain que j'ai envie d'essayer dans la même gamme c'est La Régalade (49, avenue Jean-Moulin, Paris). Toujours France Culture, je le note pour ne pas l'oublier.

Après, il y a les resto, bistrot, simples, plats ou steak tartare, verre de vin, style brasseries, une quinzaine d'euros, et plus avec le vin et le dessert. Je dois en oublier quelques-uns mais les mettre tous ce soir dans ce blog gâcherait un peu le plaisir. Le Buron (119 avenue Félix Faure, Paris), la carte ne change jamais mais tout y est bon. Les frites sont fraîches. L'étoile de Montmartre (26 rue Duhesme, Paris), même style excepté les nems au chocolat. On essaye de prendre autre chose mais il y en toujours un des deux qui craque. La popote du 18 (184, rue Marcadet), simple. La pulcinella (17 rue Damrémont, Paris), c'est tout petit mais les pizza sont bonnes. Chez Anne (41 rue du Ruisseau, Paris), toujours pas essayé, je me plante toujours sur les horaires et il me faut six mois pour y repenser à nouveau, un jour je l'aurai. J'en ai encore un autre en tête, je sais y aller mais je suis incapable d'indiquer le chemin. Il faut que j'y retourne.

J'ai aussi essayé celui-ci Brunello, les vins sont en majorité italiens et celui que j'ai goûté était bon. Les pâtes très bien cuites. On m'a récemment conseillé L'Hédoniste. Il faudra que j'y fasse un tour. Au suivant aussi : Les enfants perdus. Tout est à Paris.

Je ne me souviens plus des émissions de cuisine lorsque j'avais dix ans et Maïté m'a longtemps éloigné de ce genre que je considérais à l'époque comme un divertissement. Et puis, j'ai lu cet article Petits restaurants, grands chefs. On y découvre trois restaurants dont la cuisine tire parti des contraintes imposées par le lieu et l'époque. On sait d'avance qu'on ne sait pas ce qu'on y mangera, on sait juste qu'on y découvrira l'imagination d'un chef face à son époque comme si un dialogue s'installait entre le chef et moi, genre d'animal cosmopolitain. Les trois restaurants présentés dans l'article, Le Chatomat, Le Rino, Le Roseval expriment cette mutation. Le discours y est épuré. Ca me fait penser aux calligrammes d'Apollinaire, un poème culinaire épousant la forme des murs.

2013-02-27 Green website

Quand j'ai commencé ce blog, je me suis demandé quel serait le moyen le plus simple pour moi de mettre en ligne ce que j'écrivais. J'ai préféré éviter d'avoir un serveur qu'il aurait fallu que je configure et je voulais éviter d'aller chez un fournisseur de blog. Je suis pas sûr que la solution que j'ai adoptée soit la plus triviale mais finalement, j'écris des pages HTML qui sont toutes parsées par des scripts Python pour extraire que les mots clés les plus fréquents avant d'être mis en ligne à l'aide du même script. Le blog est publié deux fois, la première version utilise du javascript et du HTML, la seconde en HTML simple. Comme d'habitude, je ne me serais pas lancé là-dedans si j'avais su le travail que cela nécessitait mais maintenant que c'est fait, je n'y touche plus.

Ce faisant, je me suis demandé s'il était possible de définir l'énergie consommée pour mettre à jour et servir le traffic requis par les internautes. La moindre optimisation de l'interpréteur javascript et des navigateur devrait avoir un impact considérable sur la consommation d'énergie. De même, concevoir un site de telle sorte qu'il optimise sa lecture via un navigateur. Je me demande s'il serait possible de définir un label green website qui expliciterait le fait que ce site, tel qu'il est conçu, minimise la consommation d'énergie. D'autres problèmes sont sans doute plus visibles et plus facile à quantifier (Le spam coûte très cher à la planète). Si on sait ce que chaque central électrique produit, ce que chaque ordinateur consomme, il est moins évident de définir ce que chaque donnée a nécessité comme énergie pour être produite, être stockée et pour être utilisée.

2011-05-01 Le ratatin

Cohue agglutinée devant un wagon de métro par temps de grève. Par extension, toute masse informe de gens faisant obstacle. Je me suis pris un ratatin épais ou encore il pleuvait des ratatins ce matin voire, mais cette dernière phrase est difficilement imaginable, la canicule accouplée au RER A liquéfiait le ratatin en huile nauséabonde.

On disserte beaucoup sur la densité des ratatins. Le ratatin de ventripoteurs est sans doute le plus impénétrable. Le ratatin en folie survient lors des victoires en coupe du monde. Le ratatin électorale est une certitude. Le ratatin se vit parfois seul ou en groupe, il est souvent drôle lorsqu'il est court, une torture lorsqu'il dure. Le ratatin nudiste est le plus rare.

2011-04-24 Le produit Bio, jusqu'à l'emballage ?

Je viens de terminer un gâteau de riz bio. J'avais faim alors j'essayais de terminer jusqu'à la dernière miette. Je dois que ce n'était pas évident d'aller chercher dans les moindres recoins de l'emballage dont le fond se prolongeait par une sorte de rosace que ma cuillère déjà pas bien grosse n'arrivait pas à creuser. Le fond de ces pots s'appelle de la gourmandise, je me demande même si un jour ils ont été conçu pour qu'on puisse les manger sans effort. Et c'est alors que je me demande si tout est bio dans un produit bio, l'emballage est-il bio aussi ?

2010-10-10 Recueil de citations

C'est une idée qui m'a prise après avoir entendu d'autres personnes dire le faire. Depuis, je mets de côté, tout du moins j'essaye, les phrases qui m'ont marquées au cours de mes lectures. Un souvenir douloureux de ma scolarité m'a convaincu, celui de n'être jamais capable d'agrémenter ma rédaction, mon essai philosophique d'un extrait (si je puis l'appeler ainsi), d'un extrait, d'une citation récités de mémoire. Sa seule présence témoignait d'un effort de lecture et était rémunérateur. Apprendre trois citations, en choisir une ou deux. Je ne l'ai probablement jamais fait comme je n'ai jamais réussi à retenir aucune petite blague cochonne sauf à l'entendre dix fois, lorsque tout effet comique s'est évaporé. Aujourd'hui, je me demande pourquoi je continue à rassembler des phrases que je ne relis pas même si je concède que recopier ces phrases me replonge dans une courte lecture qui me surprend parfois.

Il faut préciser que je ne note jamais une citation sur le coup pas plus que je souligne le texte à l'aide d'un stylo. J'ai horreur de dégrader le texte et d'influencer un improbable futur lecteur. Je corne la page, ce qui, pour certaines personnes demeure encore un sacrilège. Et c'est pour cela que je dois relire ces pages dont je sais qu'elles contiennent une phrase, plusieurs même, qui ont retenu mon attention. Parfois, je les perds, incapable de retrouver ces mots qui, même sortis de leur contexte, exprime ce que j'ai retenu du livre. Cet exercice m'aide à figer l'histoire, le raisonnement que l'ouvrage développe. Il m'aide à en parler mieux en somme.

recueil_citation.pdf

Chagrin d'école de Daniel Pennac est l'un des premiers livres que j'ai cloué ainsi :

Une bonne classe, ce n'est pas un régiment qui marche au pas, c'est un orchestre qui travaille à la même symphonie. Et si vous avez hérité du petit triangle qui ne sait faire que ting ting, ou de la guimbarde qui ne fait que bloing bloing, le tout est qu'ils le fassent au bon moment, le mieux possible, qu'ils deviennent un excellent triangle, une irréprochable guimbarde, et qu'ils soient fiers de la qualité que leur contribution confère à l'ensemble.

2010-05-16 La retraite graduelle

Tout le monde devrait goûter au travail à mi-temps. Deux jours de repos par semaine pour cinq jours de travail pendant 40 ans et puis plus rien. La retraite complète s'éloigne. Il faudrait aller au delà de 65 ans pour sauver le système de retraite sans quoi nous ne pourrions pas payer la retraite de nos parents. Mais qui a dit qu'il fallait s'arrêter complètement, n'y a-t-il pas moyen de cesser graduellement de travailler ? Mais il faudrait sans doute innover socialement pour établir une retraite graduelle qui nous ferait glisser d'un temps plein à un mi-temps supportable voire motivant jusqu'à un âge avancé de notre vie.

2009-07-02 La peinture ne suffit plus

Il est désormais difficile de nier l'évidence : notre pays n'a plus les moyens de son train de vie. A cinq heures du matin, le boulevard Saint-Michel s'est effondré sous le poids d'un camion poubelle. C'est la voûte du plus ancien des égouts de Paris qui a cédé. Deux heures plus tard, la cour des comptes confirmait que les financements alloués à l'entretien des voiries ont été temporairement redirigés vers les caisses d'allocation chômage. Le président a souligné le mot "temporaire" ironiquement choisi pour une situation qui perdure depuis dix ans. Il est à craindre que le sol s'effondre ici et là dans la capitale. L'incident qui n'a heureusement pas fait de victimes a laissé sans voix les millions de parisiens qui ont hésité à prendre leur voiture. La RATP diffuse des messages rassurant. Qui croire ? De tout temps, quelque soit la crise, le gouvernement a toujours répondu par des messages rassurant. Les syndicats dénoncent comme d'habitude l'incurie du gouvernement. A midi, à côté du trou dans la chaussée, un citoyen mécontent a simplement posé le panneau "Ruines romaines, 5 euros la visite". Le soir, le silence entourait toujours l'Elysée. Le lendemain sortait le premier jeu de tarot à l'effigie du président.

2009-06-01 Les musées personnels

Les musées traditionnels observent une baisse de leur fréquentation. Paris fait porte ouverte. Pour quelques euros, vous pourrez franchir la porte d'une maison, d'un appartement devant lequel dort une pancarte "Musée personnel !" Pour mettre du beurre dans les épinards, de nombreux parisiens ont décidé d'offrir leurs intérieurs à des yeux extérieurs. Les plus courus sont ceux où auraient séjourné une personne célèbre. Les ministres se plaignent de cette agitation, les appartements voisins des leurs sont très visités. On peut aussi voir des acrobates armées d'une échelle se promener sur les toits et proposer à qui veut bien s'acquitter de quelques euros de traverser une rue depuis les toits. Mieux, la nouvelle mode est le pique nique radeau : plusieurs échelles sont assemblées pour recouvrir la rue, les jambes ballantes, on déballe le fromage au-dessus de l'agitation parisienne. Une manière comme une autre de prendre de la hauteur.

2009-05-24 Les mamies voleuses

Avez-vous déjà essayé de dire à une Mamie de soixante-dix ans qu'elle avait glissé un paquet de biscuits sous son manteau ? Eh bien vous n'êtes pas les seuls ! Les vigiles des supermarchés sont débordés par l'ampleur du phénomène. Les mamies chipent. Elles sortent des magasins en gloussant comme des petites folles et se rendent à leur partie de thé où elles s'échangent leurs menus chapardages. Lorsqu'on les interpelle, elles ne manquant pas d'aplomb. "Comment osez-vous m'accuser, jeune homme, je n'ai jamais rien volé en soixante-dix ans, même pendant la guerre et ce n'est pas demain que je vais commencer !" Aucune n'avoue, au besoin, elles accusent les autres, les jeunes, qui sont de plus en plus mal élevés, selon elles, au point même de glisser des paquets dans le caddie des vieilles femmes pendant qu'ils emportent tranquillement les leurs. Les petits-enfants sont très contents, leurs grands-mères leur racontent leurs prouesses et partagent leur butin. Les parents ferment les yeux. C'est la crise, disent-ils, et c'est de bonne guerre face aux entreprises qui les licencient. Mamie Robin des Caisses, c'est ainsi qu'on les surnomme. Depuis quelques jours, on note une soudaine épidémie d'Alzheimer en terrasse des cafés. Les maris ne sont pas en reste ; ils enfilent leur plus beau costume, tout ravis d'aller faire un scandale en toute mauvaise foi.

2009-05-22 Chut Alice, Papa pédale

Tout le monde se met à la pédale. Les maris retrouvent un semblant de vertus en pédalant aux côtés de leur épouse qui cuisine. Il n'y a pas de petites économies. Ce vélo d'appartement est d'une étonnante simplicité puisqu'il se branche sur le secteur. En coupant le disjoncteur, on pourra s'apercevoir que les ampoules continuent de fonctionner à condition toutefois de pédaler. Livré avec une petite télévision, cet appareil restaure l'harmonie des couples. Le maris pédale tout en suivant son match de foot tandis que la famille regarde son film préféré. La bière disparaît entre deux coups de pédales. Certains vélos sont même vendus avec un petit compteur de calories dépensées. Il est même possible de stocker l'énergie, la rotation entraîne un ressort qui se détend lentement pendant quelques dizaines de minutes. L'entreprise qui les produit est en rupture de stock. Il faut dire que l'argument de vente était convaincant puisqu'il annonçait que le vélo permettait d'économiser son prix à raison d'une heure de pédalage par jour pendant six mois. On en trouve maintenant de toutes sortes, des petits, des grands, des vélos muraux, des roues pour les souris, des hélices pour les serpents. On arrête plus les fabricants. Même le vélib de Paris s'y met. La première station de pédalage fixe vient d'être inaugurée près des Halles : on y fait marcher les fontaines. La seconde s'ouvrira place de l'Opéra et l'énergie produite sera directement reliée au métro. La troisième vient d'être créée à Montmartre où il est impossible de s'asseoir aux terrasses des cafés, on pourra dorénavant se faire servir le café à une place pédalo. On pédale pour la bonne cause. Hommes et femmes s'assoient côte à côte. Il paraît que ces places vélib-sur-place sont les derniers lieux de drague en vogue. On y vient montrer son altruisme.


<-- -->

Xavier Dupré