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2019-09-02 La folie des grandes bêtises

Je relaie l'article paru dans le monde Le projet de transformation de la gare du Nord est inacceptable. Mon père était architecte. C'est tellement plus simple de caractériser le succès d'un projet sur un chiffre d'affaires plutôt que son intégration discrète dans un paysage existant. Il faudra passer devant un tapis de magasins pour prendre le train. C'est déjà le cas à la gare de l'Est, gare Saint-Lazare également. Le centre commercial d'Aubervilliers Le Millénaire, Aéroville, Polygone Riviera : le pari risqué du centre commercial haut de gamme est encore loin de ses objectifs initiaux. Ce matin, je n'étais pas sûr d'arriver à Saclay. Incident sur la ligne B. Il est toujours stressant de monter dans ce train Gare du Nord à l'heure de pointe, il y a tellement de monde qu'on ne sait jamais si on va pouvoir monter. Encore un projet sans imagination.

2019-08-01 Faut-il vraiment tout transcrire en amende ?

Un jour de canicule. Il faut très chaud dehors. Je traverse la rue du Commerce. Une lumière m'éblouit les yeux. Ce n'est pas le soleil, c'est la lumière d'une devanture. La lumière dans la vitrine ne change quasiment rien, dans aucun magasin. Et la clim est à fond pour contrebalancer la chaleur que dégage l'éclairage qui ne sert à rien. Les fumeurs continuent à jeter leur mégots par terre bien que la plupart sache que cela pollue. Faut-il vraiment inventer une amende pour tout ce que nos parents nous ont appris à ne pas faire.

Je viens de regarder le premier épisode de Wonder Women diffusée en 1975, l'année de ma naissance. Je ne sais plus quel personnage dit qu'un steak coûte plus de 1 dollar, et encore pas très bon. Ce qui est fou, c'est le prix pour un steak de mauvaise qualité n'a pas beaucoup changé. Le prix de la baguette est à 1 dollar lui aussi et continue d'augmenter.

Il fut un temps où un temps où nos parents nous apprenait à ne pas gaspiller, à penser à demain et ne pas manger tout aujourd'hui. Aujourd'hui, demain n'existe plus.

2019-07-17 L'écologie, incitations ou contraintes ?

Je sors pour aller au travail et je croise l'homme d'entretien qui lave à grandes eaux la poubelle. J'hésite à lui dire qu'en ces temps de canicule, il serait préférable que la poubelle attende. Trop petite pour bénéficier d'un concierge, l'immeuble a délégué cette tâche à une société de service. Elle a délocalisé la tâche en quelque sorte. Qu'arrive-t-il si l'homme d'entretien ne lave pas la poubelle ? La copropriété serait en droit de ne pas lui rétribuer cette tâche aberrante par ces de disette aquatique et l'homme d'entretien pourrait bénéficier d'un peu plus de temps pour lui. Sauf qu'il ne peut probablement pas financièrement se permettre de ne pas être payé pour cette tâche. La copropriété devrait-elle malgré tout rétribuer l'homme d'entretien pour quelque chose qui lui est demandé de ne pas faire par temps de canicule ?


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2019-07-14 Villani

Villani n'a pas été choisi par son parti et mon rêve de voir un scientifique accéder à un poste important s'est évaporé. La raison invoquée par son parti est un peu vague outre le fait qu'elle était évidente. L'article de Libération LREM à Paris : Griveaux sans rival suggère que Villani n'avait pas un réseau aussi garni que celui de son adversaire très bien implanté dans le système actuel. Villani s'adressait aux Parisiens, Griveaux aux gens de son parti et ceux malgré les dires de Griveaux lui-même Benjamin Griveaux : «Il faut en finir avec la gestion clanique de Paris» mais je ne suis pas sûr qu'il se soit vu lui-même dans cette position. Un grand classique. Je cite encore le fondateur du parti, Emmanuel Macron, La société civile au gouvernement: le pari d'Emmanuel Macron qui souhaitait introduire des gens nouveaux, des compétences nouvelles dans le petit monde qui nous gouverne. Une personne nouvelle, donc sans appui en particulier politiques... C'est ce qui semble avoir manqué à Villani. Il n'avait donc aucune chance de se voir choisi pour représenter un parti qui dit tout à la fois vouloir renouveler la classe politique avec des personnes déjà bien implantées dans ce milieu et capable de saisir l'urgence climatique. Il n'y avait parmi les trois candidats aucun qui réponde à ces trois critères. De mon point de vue, un seul était capable de comprendre pourquoi quelques degrés de réchauffement dans une dizaine d'années est un scenario optimiste, un seul était capable d'anticiper les conséquences d'une décision industrielle proposée par un lobbyiste. Je ne vois pas Griveaux faire autre chose que d'entretenir le réseau qui l'a propulsé jusque là. J'aurais aimé écouté le discours de Villani et entendre les membres de la commission qui ne l'a pas désigné dire ce qu'il manquait à son discours pour qu'ils fussent convaincus. J'imagine mal Villani faire campagne aux côtés de Griveaux. Même avec Villani, il me semble qu'il a peu de chance de l'emporter. Pour moi, Villani était l'homme de décisions ambitieuses, capable de projeter une ville dans un futur incertain, voire un pays tout entier dans trois ans. Griveaux me paraît être seulement un homme d'ambition.

2014-07-22 Madame La Borne du Vélib, soyez plus explicite.

J'ai rarement besoin de parler à une borne velib. Sauf ce soir où je pose mon passe navigo sur la borne pour finalement m'apercevoir que le pneu avant est crevé. Je laisse donc le vélo en attendant que le voyant soit vert de nouveau. Quelques minutes plus tard, je reprends un vélo mais le plot me le refuse. Après trois essais, je décide de m'adresser à la borne pour voir les options qu'elle me propose. Elle me dit que mon vélo est parti et que je ne peux pas emprunter de nouveau.

Là, je m'agace un peu. Le vélo est là, je le vois. Je signale donc que je l'ai rendu et que quelqu'un doit vérifier mes dires. Quand ? Je ne sais pas. J'essaye de conctacter quelqu'un ainsi que me le propose la borne. Une barre de complétion se remplit de vert puis une petite croix rouge apparaît. Je me doute que ça ne va pas marcher. Pourquoi ? Là encore, c'est l'inconnu. Bref, on propose de payer un trajet. D'accord, allons-y puisque c'est apparemment ma seule chance de pédaler ce soir. On me propose d'utiliser une carte bancaire (au fond de mon sac) ou mon pass navigo. Je choisis la seconde option... Refusée car j'ai un vélo suspicieux dans mon historique. Je capitule. Les messages d'erreurs brillent plutôt dans l'ellipse. Mais je reconnais, en bon codeur quotidien, que ceux-ci tiennent souvent du premier concert des Rolling Stones que du dernier de la tournée.

Me voilà réduit à prendre le métro. Je vais quand même éviter Madeleine ce soir. Les SDF jouent à cache cache avec les policiers. Ils errent. Leurs chiens comme leurs maîtres ne voient pas la lumière du jour de la journée. Enfin, je le suppose d'après les indices laissés sur le sol. J'aimerais bien comprendre pourquoi cette station semble être un point de rassemblement. Bref, j'ai faim, il est presque minuit et si j'avais eu un vélo, je serais déjà place de clichy et vous n'auriez pas eu à lire ce blog.

Je vais relire Au bonheur des Ogres. Les machines remplacent les guichets mais j'attends celle qui jouera Monsieur Malaussène. Peut-être un jour verra-ton l'application Malaussène pour SmartPhone, pour se passer les nerfs quand les autres vous abreuvent de messages d'erreurs incompréhensibles.

Post scriptum : la remise de mon vélo a été confirmée le lendemain matin. J'ai repris un vélo le soir même bien que j'ai failli retomber dans le même piège que la veille. Le vélo que je convoitais n'avait plus de chaîne mais c'est sans doute ce qui l'a sauvé d'une fin moins glorieuse (9000 Vélib' volés en un an).

2013-10-20 Quelques restaurants à Paris toujours

Entendu à la radio : Louvre Bouteille. Dans un journal : Aux Deux Amis, L'Ami Louis (> 100€), Chez Nenesse (> 40€), Le Baratin, Au Passage, Autour d'un verre, L'essentiel, Au rendez-vous des chauffeurs, Clandestino.

2013-09-26 Busy areas in Paris

During summer, one pleasure is to go to work by bike. Simple option is to take a Velib but most of the time, the closest Velib station is empty. The same thing happens when you leave your work to go back home. No bike is available.

I thought maybe this could be used to draw a map of Paris showing areas where people work. I thought about looking at the distribution of the number of available bikes over a day. I already mentioned that the Velib data was available (see Les stations Vélib à Paris un jeudi soir). Next figure shows it for a couple of stations and one of them is clearly a working station: bikes arrive in the morning and disappear at the end of the working day (it was taken a couple of weeks ago during a week day).

The number of available bikes was measured every five minutes. Knowing that every station does not have the same number of spots, I normalized the previous curve by the sum. I then considered the sum between 10am and 4pm. So for each station, I built the following indicator:

 I(s) =  \frac{\sum_{t=10am}^{4pm} X(s,t) }              { \sum_{t=0am}^{11:59pm} X(s,t) }

I used the information to draw a map of Paris with the Velib stations. If I(s) > 0.25 , I used a red flag and a green otherwise.

Basically, companies offices are located in the center of Paris (districts with one digit) and around the Seine, people live around (districts with two digits). It also shows there are some business areas just outside Paris like Issy-Les-Moulineaux (where I work). You can play with the final result below. It uses OpenStreetMap and OpenLayers.


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2013-09-07 Quelques restaurants encore

Quelques restaurants encore qui figureront sur une carte un jour si j'arrive à écrire le programme qui me permettra de récupérer leurs adresses depuis leur site web et de les afficher sur une carte.

2013-08-18 Manger des sandwitchs à Paris

Les émissions culinaires font de plus en plus envie : La PIZZA. On tombe sur des adresses comme ça : Chez Aline rue de la Roquette à Paris où on a soudainement envie de sandwitch.

Un jour, j'aimerais bien construire une carte de bons restaurants qui quadrille Paris. D'autres adresses : Pierre Sang in Oberkampf, Chez Mamane, Le camion qui fume, Le pantruche, Cantine California, Le Grand Pan.

2013-08-04 Quelques restaurants à Paris, Londres

J'ai découvert le restaurant AuxArtistes dans le XVième. C'est une brasserie sympapthique où il faut inscrire sa commande soi-même sur une feuille de papier que le serveur reprend. Elle était complète le soir où nous y étions. Et comme je n'ai pas souvent l'occasion de manger du boudin noir aux pommes, c'est ce que j'ai choisi et je n'ai pas été déçu. Les frites sont fraîches : un délice.

Je ne sais pas si c'est une mode mais on trouve régulièrement des articles dans la presse sur des restaurants culinaires à Paris dans d'autres capitales d'Europe. Le dernier sur le site du Monde L'Abri à Paris, parmi les meilleurs nouveaux restaurants du monde fait l'éloge de quelques-uns d'entre eux. Dorénavant, le cuisinier n'est plus seulement un bon artisan mais aussi un créateur. On insiste davantage sur la personnalité du chef, sa cuisine fruit de ses expériences et de sa propre recherche qui arrive à maturation. La cuisine n'est pas seulement une affaire de livres ou de recettes.

Les suggestions viennent de ce site Condé Nast Traveler. Le restaurant Abri donne tout de suite envie d'essayer. On sait d'avance qu'on va déguster quelques chose qu'on n'a jamais vu auparavant. Le second restaurant est Bones (voir aussi ici). Apparemment, le chef est passé par celui-ci Spring. Je suis repassé par Sémilla qui reste toujours très bon mais la carte des plats ne changent pas beaucoup.

A Londres, quelques bonnes adresses aussi : Bones Daddies qui fait aussi très envie. La cuisine est aux frontières de plusieurs cultures (et donne envie). Il y a aussi BubbleDogs qui intrigue. Le site web est sympapthique et la présentation de l'équipe donne une touche personnelle qui invite à découvrir une cuisine et leurs auteurs. Enfin, Cevicheuk qui séduit, peut-être parce que c'est une cuisine d'un pays très lointain.

Pour finir, un point de vue sur la complexité française : Moi, ex-ingénieur, libraire entrepreneur.

2013-03-10 Les restaurants dont j'aimerais me souvenir

Lorsqu'on travaille dans une boîte américaine, qu'on vit à Paris, qu'on a des collègues qui viennent de partout dans le monde, une des questions qui revient le plus fréquemment, c'est : "tu connaîtrais pas un bon resto ?" Je traduis la question car elle me parvient le plus souvent en anglais. Mais il est étonnant de remarquer que le simple fait d'être un français esseulé au milieu de non français implique sans contestation possible que vous êtes expert en la matière. Il faut savoir aussi qu'une fois arrivés au restaurant, le choix du vin vous revient sans que vous ne puissiez surseoir. Mon domaine d'expertise se limitant le plus souvent à quelques endroits dans Paris où il est possible de manger un steak tartare (je ne pourrais pas en dire autant concernant les frites fraîches et je fais confiance au paternel pour le vin), je finis par choisir le Brouilly qui semble être le vin le plus répandu et le moins risqué (fatiguant d'être un scientifique parfois). Bref, c'est le vin que je prends pour éviter les mauvaises surprises (ou le Morgon si le Brouilly n'y est pas). Cela dit, je ne sais pas pourquoi je m'inquiète, il m'est arrivé de repérer un vin bouchonné devant mes collègues qui se rangèrent finalement à mon avis devant ma quasi certitude à moins que ce ne soit à mon injonction à le goûter dans mon verre. La serveuse hésitait entre une bouteille bouchonnée et un client culpabilisant après avoir renouvelé les cadavres sans l'approbation du patron, elle a vite été convaincue après l'avoir goûté.

Bref, ce petit billet n'avait rien à voir avec toute cette histoire, c'est juste que je ne me souviens jamais des adresses et que je les note toujours mais jamais au même endroit ce qui revient au même et dans les deux sens. Aussi me suis-je dit qu'en écrivant sur ce blog, j'aurais peut-être la chance de taper mon nom suivi de restaurant sur un moteur de recherche pour retrouver la mémoire. Pourquoi pas ? C'est souvent quand on commence ce genre d'initiative qu'on n'a plus besoin. On verra bien. Je note.

Le premier est Semilla (54, rue de Seine, Paris) que j'ai découvert grâce à une émission de France Culture le dimanche matin. Excellent. Il faut prévoir 60 euros par personne mais tout y est travaillé et on n'est pas servi en cinq minutes ce que j'apprécie. J'en garde un excellent souvenir. Il vaut mieux réserver.

Le second est encore meilleur que le premier Le Frenchie (5-6 rue du Nil, Paris). On me l'a fait découvrir. Il faut réserver des semaines à l'avance et arriver à l'heure mais ces petites concessions sont récomponsées. Le vin était extraordinaire. Et le pain... je n'ai jamais mangé du pain aussi bon. Bref, assez cher (70 euros par personnes) mais je n'arrive pas à l'oublier.

Le prochain que j'ai envie d'essayer dans la même gamme c'est La Régalade (49, avenue Jean-Moulin, Paris). Toujours France Culture, je le note pour ne pas l'oublier.

Après, il y a les resto, bistrot, simples, plats ou steak tartare, verre de vin, style brasseries, une quinzaine d'euros, et plus avec le vin et le dessert. Je dois en oublier quelques-uns mais les mettre tous ce soir dans ce blog gâcherait un peu le plaisir. Le Buron (119 avenue Félix Faure, Paris), la carte ne change jamais mais tout y est bon. Les frites sont fraîches. L'étoile de Montmartre (26 rue Duhesme, Paris), même style excepté les nems au chocolat. On essaye de prendre autre chose mais il y en toujours un des deux qui craque. La popote du 18 (184, rue Marcadet), simple. La pulcinella (17 rue Damrémont, Paris), c'est tout petit mais les pizza sont bonnes. Chez Anne (41 rue du Ruisseau, Paris), toujours pas essayé, je me plante toujours sur les horaires et il me faut six mois pour y repenser à nouveau, un jour je l'aurai. J'en ai encore un autre en tête, je sais y aller mais je suis incapable d'indiquer le chemin. Il faut que j'y retourne.

J'ai aussi essayé celui-ci Brunello, les vins sont en majorité italiens et celui que j'ai goûté était bon. Les pâtes très bien cuites. On m'a récemment conseillé L'Hédoniste. Il faudra que j'y fasse un tour. Au suivant aussi : Les enfants perdus. Tout est à Paris.

Je ne me souviens plus des émissions de cuisine lorsque j'avais dix ans et Maïté m'a longtemps éloigné de ce genre que je considérais à l'époque comme un divertissement. Et puis, j'ai lu cet article Petits restaurants, grands chefs. On y découvre trois restaurants dont la cuisine tire parti des contraintes imposées par le lieu et l'époque. On sait d'avance qu'on ne sait pas ce qu'on y mangera, on sait juste qu'on y découvrira l'imagination d'un chef face à son époque comme si un dialogue s'installait entre le chef et moi, genre d'animal cosmopolitain. Les trois restaurants présentés dans l'article, Le Chatomat, Le Rino, Le Roseval expriment cette mutation. Le discours y est épuré. Ca me fait penser aux calligrammes d'Apollinaire, un poème culinaire épousant la forme des murs.

2009-07-02 La peinture ne suffit plus

Il est désormais difficile de nier l'évidence : notre pays n'a plus les moyens de son train de vie. A cinq heures du matin, le boulevard Saint-Michel s'est effondré sous le poids d'un camion poubelle. C'est la voûte du plus ancien des égouts de Paris qui a cédé. Deux heures plus tard, la cour des comptes confirmait que les financements alloués à l'entretien des voiries ont été temporairement redirigés vers les caisses d'allocation chômage. Le président a souligné le mot "temporaire" ironiquement choisi pour une situation qui perdure depuis dix ans. Il est à craindre que le sol s'effondre ici et là dans la capitale. L'incident qui n'a heureusement pas fait de victimes a laissé sans voix les millions de parisiens qui ont hésité à prendre leur voiture. La RATP diffuse des messages rassurant. Qui croire ? De tout temps, quelque soit la crise, le gouvernement a toujours répondu par des messages rassurant. Les syndicats dénoncent comme d'habitude l'incurie du gouvernement. A midi, à côté du trou dans la chaussée, un citoyen mécontent a simplement posé le panneau "Ruines romaines, 5 euros la visite". Le soir, le silence entourait toujours l'Elysée. Le lendemain sortait le premier jeu de tarot à l'effigie du président.

2009-05-20 Paris est devenu le plus grand potager de France

Il vous est certainement arrivé de vous promener dans Paris et de recevoir de manière tout-à-fait impromptue quelques gouttes d'eau sorties d'un grand ciel bleu. Cette histoire autrefois rare tend à se généraliser. Chaque jour, il suffit de lever la tête pour voir de plus en plus de pots de toutes sortes orner les nombreux balcons de la ville. On est toutefois surpris de voir aussi peu de fleurs jaillir de ces minuscules potagers. Il suffit d'agripper un des nombreux télescopes surplombant la ville de Paris pour apercevoir des tomates, des carottes, des courgettes et toutes sortes de légumes. Même les toits de Paris qui jadis arboraient une couleur de zinc se parent de feuilles vertes. Les pompiers pestent contre les nombreuses gouttières bouchées, les parisiens ne cessent de se plaindre de l'humidité de la ville. On craint même le retour du paludisme. Les agriculteurs rouspètent, ils n'arrivent plus à vendre. Les Parisiens chantent, les appartements sous les toits n'ont jamais été aussi frais et leurs prix n'ont jamais été aussi haut. Le potager mural est en rupture de stock mais quel bonheur de manger des légumes frais cueillis du haut de son escabeau. La consommation d'eau de Paris a grimpé, mais qu'importe : les objectifs de réduction de la pollution ont été dépassé. Les camions sont moins nombreux à fournir Paris. Il n'est plus rare d'arriver avec son aubergine au restaurant. Les appartements avec terrasse s'arrachent. Les supermarchés conduisent leurs client sur leurs toits. Le vin de Montmartre n'est désormais plus le seul. Les soirées sont écourtées pour se dépêcher de revenir arroser sa plante verte. L'eau s'écoule sur les trottoirs, les femmes évitent les chemisiers blancs dont les fines gouttes révèle la transparence pour le plus grand bonheur des passants et des passantes. Il est désormais anodin de s'embrasser sous le gui. Et pour couronner le tout, le pigeon est apprécié pour sa propension à manger du moustique et à fertiliser les toitures. Les trains sont malgré tout en retard : les plantes grimpantes engendrent des faux contacts. Les Parisiens sont de moins en moins célibataires : quand certaines tombent du toit, d'autres les rattrapent. Les allergologues sont complètement dépassés.


Xavier Dupré